Publié le Jeudi 7 avril 2016 à 11h19.

Classement des lycées : L’arbre qui cache la forêt

Comme chaque année, juste avant le 1er avril (!), le ministère de l’Éducation nationale permet à la presse de faire le classement des lycées de France.

Les parents, inquiets de l’obtention du bac par leurs enfants, vont pouvoir demander à entrer dans le lycée avec la meilleure « valeur ajoutée », c’est-à-dire, selon le ministère, le taux de réussite réel au bac par rapport aux « attendus »...

Autrement dit, le ministère attend un échec au bac plus important pour les jeunes issus des classes défavorisées. Une façon d’admettre, en creux, que les enseignements à l’école sont le reflet des codes des dominants et que l’institution est incapable (ou ne veut pas ?) remédier à ce problème.

Surtout ne rien changer ?

La preuve en est que la ministre de l’Éducation nationale ne tire aucun enseignement de ce classement. Pas question de dégager des moyens pour assurer la réussite scolaire de l’ensemble des jeunes ou même d’interroger sur la déconnexion entre l’enseignement et les désirs des jeunes... Ce classement n’a aucun autre but que de désigner les bons et les mauvais lycées et d’assurer un maintien de cet état de fait, par le transfert des meilleurs élèves dans les bons lycées.

Au final, ce classement est un élément de plus qui montre que le gouvernement considère l’école comme une entreprise. Il n’est plus question de « choix », d’« orientation », ni même de « redoublement », mais de gestion des flux, de plus-value ou de gestion managériale pour gagner des points dans les classements.

Voilà la seule considération qu’ils ont pour les jeunes... cela quand les CRS ne leur tapent pas dessus !

Correspondant