Publié le Samedi 13 avril 2024 à 11h00.

La Seine Saint-Denis ne fait toujours pas sa rentrée !

Après six semaines de mobilisation, le mouvement pour un plan d’urgence en Seine-Saint-Denis est toujours là pour obtenir 5 000 postes d’enseignantEs, 2 200 AESH, 175 CPE, 650 AED et des pôles médico-sociaux abondés dans tous les établissements.

Le vendredi 29 mars, une manifestation s’est rendue à Bercy pour exiger 358 millions d’euros pour l’éducation. Le samedi 30, des manifestations d’enseignantEs et de parents d’élèves s’ancraient dans tout le département, regroupant 3 000 manifestantEs (autant que la semaine précédente à Bobigny).

Maintenir la pression

Mardi 2 avril, l’intersyndicale Sud-éducation, SNEP-FSU, SNES-FSU, CGT-éducation et FO appelait à une journée de grève nationale contre la réforme Attal du « choc des savoirs » et pour un choc des salaires et des moyens. En région parisienne, ce sont les grévistes du 93 qui menaient la manifestation, renforcés par de nouvelles écoles qui rejoignaient la grève. 

Mercredi 3 avril, les lycéenNEs de Blaise-Cendrars de Sevran se sont renduEs devant le collège Stanislas pour réclamer les mêmes moyens dans tous les quartiers. Jeudi 4 avril, les grévistes sont alléEs à l’inauguration de la piscine olympique à Saint-Denis pour rappeler que son coût de 175 millions représente la moitié du plan d’urgence. Enfin, vendredi 5 avril, c’est avec le sentiment du devoir accompli que plus de 300 grévistes, parents et élèves ont fêté les vacances, le soir à Pantin, et se sont donné rendez-vous le 22 avril pour ne toujours pas faire la rentrée.

La répression comme seule réponse

Face à cela, Belloubet, ministre de façade, a tenté d’assurer, le 27 mars, que la prime de fidélité 93, déjà encaissée par les policiers et les services judiciaires, et promise aux enseignantEs pour janvier, serait finalement versée… en mai ou en juin. Gabriel Attal, toujours prêt à donner des gages à l’extrême droite, propose des conseils de discipline dès l’école primaire. Quant à Macron, il continue son œuvre de destruction totale en imposant une nouvelle réforme des concours d’enseignement, dont on peut espérer qu’elle mobilise les universités. Bref, ce gouvernement a laissé la police faire ses basses œuvres pour tenter d’affaiblir le mouvement. Jeudi 4 avril, ils ont arrêté Kamel Brahmi, secrétaire de l’UD CGT 93, lors de la mobilisation contre l’inauguration de la piscine. On ne saura jamais si c’était pour des raisons syndicales ou par discrimination au faciès de la part d’un policier sûr de son impunité. Vendredi 5 avril, un parent d’élève, venu soutenir les lycéenNEs du lycée Jean-Jaurès à Montreuil, sanctionnéEs pour s’être mobiliséEs, s’est retrouvé en garde à vue, puis déféré avec un procès le 13 septembre ­prochain.

Et à la rentrée ? On continue !

Cependant, difficile d’ignorer un mouvement d’une telle ampleur. L’intersyndicale éducation 93 (CGT, FSU, SUD) va être reçue le 10 avril à Matignon et 15 avril à Grenelle. Et si le gouvernement ne veut rien savoir, alors les personnels, les parents et les élèves du 93 continueront en reprenant la mobilisation à la rentrée, lundi 22 avril, et les jours qui suivront pour gagner le plan d’urgence pour l’école publique en Seine Saint-Denis et rejeter le « choc des savoirs ».

Commission Éducation nationale