Publié le Jeudi 27 février 2020 à 21h14.

Opération « Pages blanches » du Collectif Revues en lutte

Ce mardi 25 février, bravant la pluie qui commençait à tomber sur Paris, le collectif des Revues en lutte, réunissant 141 revues scientifiques de sciences humaines et sociales mobilisées contre la réforme des retraites, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et la violence d’État, organisait un dépôt de cahiers blancs devant le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Ces cahiers, affichant les couvertures des revues barrées de la mention « Science en danger », comportent, en lieu et place des productions scientifiques, des pages blanches. Celles-ci symbolisent l’impossibilité de travailler, produire et publier des connaissances dans un système qui accentue la précarité et la mise en concurrence des personnels de la recherche. Au total, ce sont près de 300 cahiers blancs qui ont été déposés au pied du ministère. Le collectif est ensuite parti en cortège en direction du Panthéon en scandant « Frédérique Vidal, ministre de que dalle, on veut pas bosser pour toi ». Un dépôt, à titre patrimonial, d’une partie de ces cahiers blancs a été effectué dans la foulée à la Bibliothèque Sainte Geneviève.

Par cette action symbolique, doctorant·e·s, chercheur/euse·s, enseignant·e·s-chercheur/euse·s et professionnel·le·s de l’édition, titulaires ou précaires, ont exprimé leur inquiétude face à ces réformes qui représentent une réelle menace pour la liberté académique, l’autonomie et la diversité des revues scientifiques. Le modèle économique de ces publications est fragile : précariser davantage celles et ceux qui les réalisentconduira, à terme, à la disparition de ces outils essentiels de production et diffusion de la connaissance. Le collectif des Revues en lutte prévoit d’autres actions revendicatives dont un flashmob spécial « Revue des revues » en amont du 5 mars, jour où l’université et la recherche s’arrêtent !