Depuis le début de l’année 2017, l’Union des groupements d’achat public (UGAP, centrale d’achat publique placée sous la double tutelle du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie et du ministère de l’Éducation nationale) a retenu pour les sites des finances publiques un titulaire du marché de nettoyage, la société d’investissement Incub’Ethic, sous traitant l’entretien des locaux aux sociétés de nettoyage NOVASOL, VDS et I.S.S...
L’administration a ainsi gagné 178 000 euros par rapport au précédent marché. Incub’Ethic a un chiffre d’affaires de 1,9 million et un bénéfice de 375 000 euros, VDS a, elle, un chiffre d’affaires de 9,7 millions et un bénéfice de 1 million d’euros.
Les mobilisations se multiplient contre ces véritables négriers. Il a fallu 18 jours de grève à des salariéEs de Novasol du 11e arrondissement, et une journée de grève générale avec leurs collègues du nettoyage des autres centres des finances parisiens le 14 mars dernier, pour obtenir la réintégration d’une salariée que Novasol avait refusé de reprendre.
Depuis plus d’un mois, l’équipe unie du nettoyage du 11-13, rue de la Banque est en grève cette fois contre VDS. Une équipe de cinq personnes du centre des finances du 2e nettoyait une surface de 7 694 mètres carrés avec, pour chacun, un temps partiel imposé de 3 heures par jour. Depuis le 1er janvier, leur salaire mensuel est passé de 600 euros à 480 euros pour deux salariéEs de l’équipe, et un salarié non repris.
Que font les donneurs d’ordre ?
Les grévistes demandent donc la réintégration d’un salarié, Konateh, sans salaire depuis son retour de congé... malgré sa reprise du travail du 1er au 10 mars ; l’annulation de la baisse des salaires réalisée par VDS ; le retrait d’un avertissement... Le vendredi 12 mai, les grévistes ont manifesté avec leurs collègues des autres sites devant le centre des finances, et, à l’initiative des syndicats CGT, Solidaires et FO de la DRFiP, ont été reçus par le directeur des finances publiques afin de lui exposer leur colère et leur détermination.
Le non-respect du droit du travail, afin d’économiser des heures de travail rémunérées, semble une pratique courante dans ces sociétés, provoquant des grèves à répétition. Les donneurs d’ordre – DRFiP, ministère des Finances, UGAP – n’ont pas pour l’instant obligé la société à respecter le droit du travail dans les locaux, la DRFiP intervenant toutefois auprès des entreprises en grève pour exiger l’ouverture de négociations.
Robert Pelletier
Pour soutenir financièrement les grévistes : chèques à l’ordre de solidarité grévistes CGT à adresser à : CGT Finances publiques Paris, 6, rue Saint-Hyacinthe, 75001 Paris.