Publié le Mardi 9 mars 2021 à 16h39.

Auchan ne connait pas la crise, ses salariéEs, si !

Le groupe Auchan a dévoilé ses résultats, les milliards coulent à flots. Pour le ruissellement, on repassera… Un chiffre d’affaires à 31,6 milliards avec un bénéfice à + 27 % atteignant 1,6 milliard d’euros, des réductions budgétaires de l’ordre de 664 millions d’euros depuis 2019 (merci aux 1 400 suppressions de postes suite au PSE), un endettement à – 1,7 milliard d’euros… Pour les salariéEs ? Une augmentation de salaire proposée par la direction générale à 0,8 % et une participation aux bénéfices à 1,72 %… Indécent !

Pourtant, le discours ambiant sur ces métiers de première nécessité laissait apparaitre une accalmie sur l’appétit dévorant des actionnaires de la grande distribution. Souvenez-vous, le président de la République, lui-même, reconnaissait que ces salariéEs étaient mal rémunéréEs. Le temps partiel subi, les contrats étudiants et autres contrats précaires rajoutent à la précarité de toute une catégorie de smicards, délaisséEs sur le bord de la route. Les femmes, représentées majoritairement dans ces emplois, se prennent de plein fouet cette violence économique et sociale. D’ailleurs, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 Mars a su rappeler au système patriarcal et capitaliste, leurs exigences pour un autre monde. Le geste d’Auchan pour les étudiantEs est d’un mépris sans nom. En tant que clientE, vous pourrez faire un don de 5 euros aux épiceries solidaires…

La crise sanitaire est une formidable opportunité pour les actionnaires familiaux Mulliez, détenteurs d’une galaxie d’entreprises toutes plus florissantes les unes que les autres. Un PSE a été déclenché chez Auchan en septembre 2020, sans doute pour remercier ces premierEs de corvée, qui n’ont cessé d’être sur le terrain, confrontés aux risques sanitaires pour elles, eux et leurs familles. On se souvient de Top Office, où des fermetures de magasins et un PSE ont touché les salariés. Ce PSE, d’ailleurs, après avoir été validé par la CFTC et la CGC vient d’être invalidé par la justice, qui reconnait l’existence d’un groupe Mulliez. Les licenciements sont donc annulés. D’autres enseignes Mulliez ont suivi le même parcours de suppressions de postes, Phildar, ou encore Alinéa.

Rien n’arrêtera ces milliardaires sans un rapport de force conséquent avec l’ensemble des salariéEs. Les directions syndicales doivent prendre leurs responsabilités sur ces destructions d’emplois, touchant l’ensemble des travailleuses et travailleurs, bien au-delà du commerce. Pour l’emploi, les salaires et la réduction du temps de travail, une riposte générale interprofessionnelle, à l’image des salariéEs des TUI, doit se mettre en place de toute urgence. L’ensemble des forces syndicales et politiques doivent impulser le mouvement, faire prendre conscience aux millions de salariéEs que notre force c’est le nombre, et ainsi leur redonner la confiance et l’optimisme des luttes gagnantes !

Ils ont les milliards mais nous sommes des millions !