Les faits : une caissière d’un magasin Carrefour des Yvelines est licenciée pour avoir oublié de scanner un pack de bières et deux sacs en plastique pour un total de 5,32 euros... Le vigile a repéré l’erreur et l’a immédiatement signalé au client qui s’est acquitté sur le champ de son achat. En l’absence de préjudice pour la société, les choses auraient pu en rester là, mais c’est mal connaître les méthodes de la grande distribution.
La salariée s’est vue immédiatement notifiée une mise à pied assortie d’une convocation à un entretien, son licenciement pour faute grave étant prononcé quelques jours plus tard. Un licenciement d’autant plus rude qu’à cette injustice se mêle l’appréhension pour cette femme de 37 ans, handicapée à 80 %, de pouvoir retrouver un travail. Plus encore, cette dernière, embauchée en CDD à temps partiel pendant près de trois ans et qui avait récemment fait requalifier son contrat en CDI à temps plein (faute de renouvellement dans les temps), se savait surveillée par sa direction, qui a donc sauté sur l’occasion pour se venger. N’en déplaise aux pleurnicheurs patronaux et à leurs affidés politiques, licencier un salarié est malheureusement simple, sauf que la caissière, bien décidée à ne pas en rester là et soutenue par la CGT, a informé la presse locale de ses déboires.
Son histoire a fait tache d’huile dans les médias nationaux puis sur les réseaux sociaux où les partages d’articles la concernant et les commentaires scandalisés se sont multipliés. Il n’en fallait pas plus pour que Carrefour se décide, à peine 48 heures après son éviction, à la réintégrer à son poste, chose faite depuis le 3 février. La réintégration du salarié licencié, seule à même d’assurer la réparation intégrale du préjudice subi (mais limitée dans notre droit actuel), a trouvé ici à s’exercer grâce à une mobilisation populaire qui menaçait l’image du groupe Carrefour.
Vanessa (c’est la salariée concernée), tu as donné une leçon d’opiniâtreté des plus précieuses au moment où ce gouvernement veut plafonner les indemnités prud’homales et affaiblir le code du travail. Sois-en remercié !