Le 5 mars dernier était organisé, à l’initiative de la fédération CGT du commerce, un rassemblement devant le siège social de Carrefour, situé à Massy (Essonne). Cette initiative fait suite aux dernières proposition de la direction dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire.
Près de 500 travailleurEs, venus de toute la France et de toutes les entités du groupe, dont une délégation de Sud Commerce, se sont rassemblées devant l’impressionnant bâtiment, avec une direction claquemurée et protégée par une importante présence policière.
La raison de la colère ? le groupe a présenté le mois dernier ses résultats, les meilleurs depuis 20 ans, et, dans le même temps, ose proposer 0,5 % d’augmentation des salaires... soit l’équivalent d’un pain au chocolat par jour ! Là ou les salariéEs comptent en centimes, la direction jongle elle avec les milliards, à commencer par le montant des dividendes à reverser aux actionnaires qui s’engraissent par l’effet du confinement qui a dopé les ventes des produits alimentaires.
La direction contrainte à reculer
Outre des déléguéEs de magasins de différents formats et de la logistique, d’autres de plusieurs autres entreprises et secteurs d’activité ont pris la parole (Auchan, la Fnac, la sécurité, etc.) ainsi que La France insoumise, par l’intermédiaire du député Alexis Corbière, qui a tancé Alexandre Bompard, le PDG du groupe, ou de Génération.s.
La réussite du rassemblement a depuis obligé FO, le syndicat maison, à renoncer à signer l’accord proposé et la direction à rouvrir la négociation. La récente suspension par la justice, là aussi à l’initiative de la CGT, d’un énième plan de réorganisation nommé TOP, a également fait le reste.
Cette action démontre que, en dépit des barrières sanitaires – le personnel de Carrefour compte plusieurs décès liés au Covid en son sein dont tous ne sont pas encore reconnus en accident du travail – et des licenciements qui sont légion dans le secteur du commerce, une action résolue, appuyée sur une implantation syndicale importante, permet de se faire entendre même des employeurs les plus puissants.