Le 28 avril, le tribunal de commerce de Grenoble a validé l’offre d’Intersport pour la reprise de l’enseigne Go Sport et de 72 magasins sur 81 pour 35 millions d’euros. Une solution présentée comme « mieux-disante » pour l’emploi, mais qui marque une étape dans la concentration du secteur.
Le scénario Camaïeu est évité, puisque l’offre d’Intersport prévoit le maintien de 90 % des emplois, soit 1 663 postes. Pour les autres, Intersport s’est engagé à procéder à des reclassements dans ses propres magasins.
Plus-value indécente pour Ohayon
Les syndicats disent rester vigilants quant à la mise en œuvre des nouvelles conditions de travail. Quant au prix de vente, il va permettre de renflouer le groupe HPB détenu par le milliardaire Michel Ohayon, dont l’empire est miné par les procédures collectives. Les esprits mal placés remarqueront que ce prix correspond à 3 millions près au montant que Go Sport avait déboursé en 2022 pour racheter Gap. En tout état de cause, Michel Ohayon réalise une indécente plus-value puisqu’il avait racheté Go Sport au groupe Casino pour… 1 euro symbolique.
Intersport en lice pour la première place du marché
Bien évidemment, Intersport n’agit pas par philanthropie. Contrairement au secteur du prêt-à-porter, celui des articles de sports poursuit son expansion et stimule les appétits capitalistes. Dans la course au rachat de Go Sport, Intersport a éliminé le groupe britannique Frasers, qui exploite l’enseigne en ligne Sports Direct et qui manque ainsi une occasion de s’implanter en France. Dès le 28 avril, le président d’Intersport affichait son ambition : augmenter son chiffre d’affaires à 5 milliards d’euros pour 2025 et ainsi ravir la première place du marché des articles de sports à Decathlon (4,7 milliards de chiffre d’affaires et 27 % des parts de marché en France). À ce stade, une seule chose est certaine : les salariéEs ne pourront compter que sur elleux-mêmes pour ne pas subir les conséquences du match pour les profits qui s’engage.