Un chauffeur-livreur du site DPD de Mauguio s’est vu notifier son licenciement immédiat le 13 décembre 2016.
Le salarié a livré un colis « predict », dont l’heure de livraison est annoncée précisément, avec « deux à trois minutes » de retard. Licencié pour faute grave, sans aucune indemnité...
DPD Group est une marque de GeoPost, une holding internationale du groupe La Poste dédiée à la livraison de colis aux particuliers et aux entreprises. « Avec le BtoC (Business to Customer – de l’entreprise au consommateur), le dernier kilomètre devient l’aspect le plus important », soulignait en juillet 2016 le président de GeoGroup Paul-Marie Chavanne. « Il faut faire preuve d’imagination pour pouvoir garantir un succès, ou le meilleur succès possible, de la livraison ! »
Exploité, sous pression, jusqu’à l’accident...
Au plan national, depuis 2014, DPD a connu 19 accidents du travail, 87 licenciements, 39 démissions et plus d’une vingtaine de ruptures conventionnelles, sur un total de 1 500 salariés.
À Mauguio, la moitié des salariéEs est remplacée par de la sous-traitance. L’activité augmente, et il ne reste que six chauffeurs-livreurs qui doivent traiter de 80 à 200 colis à livrer dans la même journée, travaillant jusqu’à 60-70 heures par semaine avec des camions en surcharge et en très mauvais état.
Ainsi, en janvier 2015, un chauffeur-livreur a été victime d’un grave accident du travail. « On n’a pas toujours les outils pour manipuler les colis, (...) mon dos a lâché en deux parties, et aujourd’hui, j’ai une paralysie complète du bas de la jambe et définitive. (...) Mon employeur a refusé de me déclarer un accident de travail jusqu’à ce que le médecin du travail, un mois après, intervienne ». Aujourd’hui, il est en passe d’être licencié. Et plusieurs procédures sont engagées aux prud’hommes.
Robert Pelletier