Publié le Samedi 22 février 2014 à 10h27.

EDF : vent de colère dans les centrales

Fin janvier, c’est de l’ouest que le vent de contestation est parti : Le Havre, Nantes Cordemais (production stoppée à partir du 21 janvier), avant de gagner par rafales Vitry et Porcheville en région parisienne, puis Aramon près d’Avignon et Bouchain dans le Nord...

Le ras-le-bol couvait depuis des mois et les salariéEs s’engouffrent dans l’action avec détermination, avec parmi eux de nombreux jeunes. Les revendications sont différentes selon les sites : des effectifs pour l’unité charbon du Havre (qui a déjà subi la fermeture de deux groupes de production), inquiétudes pour les centrales qui doivent fermer d’ici 2015 (Vitry et Bouchain…), crainte d’arrêt total 6 mois par an pour les centrales fioul (Porcheville, Aramon, Cordemais). À cela s’ajoute le mécontentement sur les salaires : 2014 s’annonce comme la énième année consécutive avec un taux inférieur à l’inflation, alors que les bénéfices de EdF sont en hausse.

Partout la même déterminationAvec la CGT, les grévistes exigent l’ouverture de négociations sur l’emploi, les rémunérations, et la reconnaissance de leur travail, ainsi que sur les mesures d’accompagnement pour les sites qui vont fermer. Chez les jeunes, c’est le coût des loyers qui cristallise le mécontentement : ils revendiquent des aides complémentaires.

Débrayages quotidiens, piquets de grève, arrêts puis blocages de la production pendant trois semaines au Havre et à Cordemais, refus de démarrer les chaudières à Porcheville, grève totale à Vitry... Le 11 février, près de 200 manifestantEs, rassembléEs devant le siège de la division production thermique à Saint-Denis, ont investi le hall aux cris de « il faut payer ! ».La Direction a d’abord joué le pourrissement et multiplié menaces et provocations. Elle a dû ensuite rencontrer une délégation CGT. Même si les réponses aux revendications restent partielles, elle a été mise en difficulté.

Cette lutte, comme d’autres, est révélatrice d’une disponibilité à résister. L’extension et la coordination sont à l’ordre du jour, vers un mouvement d’ensemble contre la politique du gouvernement et du Medef.

Correspondants