Sous prétexte d’aller vers une « société qui s’adapte en gardant ses valeurs », le gouvernement s’appuyant sur le rapport Bailly, entérine et aggrave les possibilités d’ouverture des magasins le dimanche. Des ouvertures, aujourd’hui illégales ou dérogatoires, sont autorisées jusqu’en 2015. De plus, il propose d’autoriser tous les magasins à ouvrir douze dimanches par an, au lieu de cinq aujourd’hui.
En ce qui concerne la future législation, c’est la décentralisation des décisions sans cadre contraignant qui est à l’ordre du jour. Une version décentralisée du dialogue social dans laquelle les droits des salariéEs seront soumis aux rapports de forces locaux sans garantie sur les majorations salariales ou les horaires.
Mais, à côté de la réaffirmation de la « spécificité » du travail du dimanche, le rapport Bailly avalise toutes les justifications et facilitations de son extension. D’un côté, les « attentes nouvelles du consommateur », et « l’importance des enjeux du tourisme ». De l’autre, l’indécence de l’évocation des « demandes de salariés qui peuvent être volontaires pour travailler le dimanche »et de la « question du travail des étudiants ».
Sous couvert d’un rapport « impartial », le gouvernement rend légal l’illégal, ouvrant la porte toujours plus grand à l’extension du travail du dimanche. Déjà, un quart des salariéEs sont contraints de renoncer au repos dominical. C’est le plus souvent pour ajouter quelques centaines d’euros à des salaires de misère, voire le seul moyen de s’assurer de maigres ressources pour vivre.
Il faut revenir aux seules obligations socialement impératives – services à la personne sociaux et sanitaires, besoins alimentaires journaliers, sécurité – et à la mise en place de ressources financières suffisantes pour toutes et tous, avec un minimum au niveau du Smic.
La hausse de la TVA c’est maintenant. La protection de la vie professionnelle et personnelle des salariéEs, ce n’est pas envisagé avant 2015…
Robert Pelletier