Publié le Jeudi 31 mars 2016 à 08h29.

Et demain on continue !

Le 9 mars dernier, un demi-million de jeunes, de salariéEs, du privé comme du public, des retraitéEs ont manifesté contre le projet de loi travail. Depuis, la mobilisation et le refus de cette loi se sont développés malgré les manœuvres du gouvernement. Ce jeudi 31 mars sera très fort, mais les suites doivent d'ores et déjà être envisagées et discutées.

Avec de légers coups de « tipex » sur son projet, les manœuvres du gouvernement ont échoué, même si quelques syndicats se sont montrés satisfaits de cette deuxième mouture quasi similaire au premier projet. En effet, la mobilisation et le mécontentement n’ont cessé de se développer dans les universités, les lycées et les lieux de travail. Les journées des 17 et 24 mars l’ont montré, et c’est tant mieux. Selon l’ensemble des organisations syndicales de salariéEs et les organisations de jeunesse, la mobilisation autour de la journée de grève et de manifestations du 31 mars sera donc très forte et très importante.

Intimider la mobilisation : la violence policière

Face à ce début de convergence entre jeunes, salariéEs du privé et du public, le gouvernement est en panique et comme à chaque fois utilise donc son bras armé pour essayer de faire taire la contestation. Pour empêcher les assemblées générales étudiantes, certaines universités comme Paris I ont été fermées administrativement, et des CRS sont aussi intervenus dans les AG pour en exclure les syndicalistes. Pour empêcher les lycéenNEs de se mettre en mouvement, les menaces et les sanctions ont été utilisées. Mais cela n’a pas été suffisant pour décourager les étudiantEs et les lycéenNEs qui, depuis le 9 mars, n’ont cessé de se structurer.

Alors le gouvernement a décidé de taper fort, sur les jeunes en particulier, comme au lycée Bergson dans le 19e arrondissement de Paris, où Adan a été cogné avec fureur par des robocops en mal de violence… Cela parce que ses copains avaient lancé de la farine... Et il en a été de même le 24 mars dernier dans plusieurs autres villes contre les manifestantEs, interpellant plusieurs jeunes, ou comme à Metz, avec deux salariés convoqués devant le TGI mercredi 30 mars.

Ces violences policières contre celles et ceux qui s’opposent et qui résistent n’est pas nouvelle, et est légitimée par leur état d’urgence. Mais cela ne fera pas rentrer dans le rang celles et ceux qui ne se résignent pas à n’être qu’une variable d’ajustement économique, aujourd’hui ou demain.

« Tous ensemble », un 31 mars puissant

Sans aucun doute, cette journée de grève et de manifestations sera très importante en termes de manifestantEs mais également en termes de taux de grève dans différents secteurs. Jeunes, salariéEs du privé et du public, retraitéEs, intermittentEs , chômeurEs... Le succès annoncé est dû à une compréhension commune, une prise de conscience de la signification de cette loi pour l’ensemble du monde du travail : précarité pour tous et toutes, pour toujours faire grossir les dividendes des actionnaires.

Tout le monde a pu le constater, de nombreuses discussions ont lieu dans les entreprises, dans les services, et certains salariéEs de petites ou très petites entreprises prennent contact avec les organisations syndicales pour savoir comment faire grève… Un peu partout aussi, des assemblées générales intersyndicales centrales se sont tenues pour préparer cette journée, comme à Saint-Denis (93). Et dans la fonction publique, le lien entre les attaques particulières de chaque secteur et le projet de loi travail se fait naturellement, en particulier avec la mise en place du PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations)...

Préparer les suites pour obtenir le retrait

Le bras de fer engagé contre le projet de casse du code du travail cristallise un mécontentement profond contre la politique du gouvernement, la précarité et l’arbitraire patronal. Ce 31 mars doit être le début d’une bataille d’ampleur, le véritable départ d’un mouvement interprofessionnel et intergénérationnel.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne pouvons évidemment pas annoncer de reconductions, mais dans différents secteurs la question de la reconduction de la grève se pose et sera discutée le 1er avril au matin lors d’assemblées générales. La coordination étudiante propose comme nouvelle date de manifestation le mardi 5 avril, une date soutenue par la CGT qui propose également une journée de manifestation et de mobilisation un samedi.

Tout cela va évidemment dans le bon sens, celui de la construction d’un mouvement large, unitaire et massif, pour obliger ce gouvernement à ravaler son projet. 

Aujourd’hui dans la rue... Et demain on continue  !

Sandra Demarcq