Jeudi 2 septembre, 3 ex-salariéEs de Biocoop-Retour à la Terre (LRT) licenciés pour faits de grève l’an dernier passaient devant le Conseil des prud’hommes de Paris, accompagnés par une cinquantaine de personnes venues les soutenir.
La grève avait débuté en juillet 2020, à l’annonce par la direction de LRT (franchise de deux magasins) de la mise en vente des sites et de l’instauration du travail dominical. Malgré l’absence de traditions et d’organisation militantes, les salariéEs ont lutté plusieurs mois contre le travail du dimanche, pour une augmentation de salaire et l’obtention de deux jours de repos consécutifs.
« Prise de parole non autorisée sur piquet de grève »
Face à un rapport de forces constant, les patrons ont entamé trois procédures de licenciement pour briser la détermination et la cohésion du mouvement. En réponse à la répression, les salariéEs en grève lançaient l’occupation d’un magasin. Ce qui permit de faire reculer la direction sur le travail dominical. Mais celle-ci, revancharde, licencia trois salariéEs de plus après la signature d’un protocole de fin de conflit.
Les ex-grévistes continuent aujourd’hui le combat aux prud’hommes. Mais le patronat peut compter sur sa justice, qui distingue arbitrairement les procédures pour décourager les salariéEs de contester leur licenciement et pour les isoler.
En effet, Konstantin revendiquait de joindre son cas à celui de Tiphaine, licenciée pour la même raison (« occupation illégale »). Mais la justice a refusé, sous prétexte qu’il et elle travaillaient sur deux sites différents. En parallèle, les patrons mentent éhontément pour alourdir son dossier : la directrice du magasin prétend avoir « reçu des menaces de mort » suite à la médiatisation de la grève et affirme que les grévistes se seraient constitués en « commando » pour occuper un site ! Quant à Laetitia, licenciée pour « prise de parole non autorisée sur piquet de grève » retransmise en direct en ligne (elle avait dénoncé les agissements sexistes d’un cadre), elle voit sa procédure renvoyée dans 18 mois !
Pour autant les salariéEs licenciés ne baissent pas la tête, soutenus, unis et convaincus de pouvoir obtenir la nullité des licenciements.
Rendez-vous donc, le 19 novembre pour le délibéré de Konstantin et tant qu’il le faudra pour lutter contre la répression patronale.