Montebourg présente comme une victoire la reprise de FagorBrandt par Cevital, le plus grand groupe privé d’Algérie, dont le patron est milliardaire ! Alors que près de 600 emplois sont détruits et les usines des appareils électroménagers du lavage condamnées...
En effet, les repreneurs des sites de La-Roche-sur-Yon et Aizenay (en Vendée) n’ont obtenu qu’une sous-traitance temporaire pour Cevital, en attendant une hypothétique réindustrialisation. Et Cevital, nouveau propriétaire des marques les plus renommées, n’a pas caché son intention de continuer la délocalisation des productions, en Algérie cette fois. Son patron indique sur le site Algerie-focus.com : « On peut aujourd’hui aller faire son marché en Europe et acquérir des usines entières pour une bouchée de pain, à l’image de ce que nous avons fait avec Oxxo ». Oxxo, usine de menuiserie à Cluny en Saône-et-Loire, a été acquise l’an dernier par Cevital, après 118 licenciements. Les salariés y faisaient grève le mois dernier, suite à l’annonce du blocage des salaires, mais c’est surtout le manque d’investissement qui les inquiète... alors que vont démarrer les mêmes fabrications à Bordj Bou Arreridj, dans le Nord de l’Algérie. Dans ce cadre, à quoi vont servir les 47,5 millions d’euros prêtés par le gouvernement pour la reprise de FagorBrandt ?
Sauvegarde de l’emploi et de l’environnementLes licenciements et le démantèlement n’ont pas été empêchés par la mobilisation des salariés, car ceux-ci se sont laissés diviser entre les sites. Le pire étant pour les 400 Lyonnais, dont la majorité avait accepté la vente de leur usine par FagorBrandt en 2011, pour une prétendue réindustrialisation qui fut un fiasco complet. Trois ans plus tard, 97 % du chiffre d’affaires dépend toujours de la sous-traitance de lave-linge, vendus en parallèle avec ceux fabriqués de plus en plus nombreux en Pologne ! Du coup, ces salariés sont plus méfiants et s’accrochent à leur production, en proposant de la reprendre en l’associant avec du remanufacturing : récupération des composants réutilisables sur les machines à laver usagées. Un projet novateur et écologique, mais rejeté par les pouvoirs publics locaux qui comptent sur des repreneurs privés pour investir dans les voitures électriques, malgré la suppression d’emplois que cela engendrera… Recycler les déchets et concevoir des appareils durables, voilà une raison de plus pour la mise en place d’un pôle public de l’électroménager, pour celles et ceux qui défendent vraiment la sauvegarde de l’emploi et de la planète.
Correspondante