Publié le Mercredi 18 novembre 2020 à 17h55.

Hier des héros, demain des chômeurs ? Auchan change la vie… en pire !

1961, le premier supermarché Auchan est lancé par Gérard Mulliez dans un ancien bâtiment de son père, fondateur de Phildar. Revenu des États-Unis, il lance, après avoir rencontré Carrefour et Leclerc, le concept « tout sur le même toit ». 60 ans après, on en connait les ravages.

Fermetures des commerces de centre-ville, de quartier, de village, pression sur les agriculteurs, concurrence mondialisée, désastre écologique, destruction de milliers d’emplois… La grande distribution détient un bien triste bilan.

Et pourtant, rien ne les arrête. Non content de s’asseoir sur une fortune estimée à 30 milliards d’euros, les actionnaires familiaux Mulliez continuent la casse sociale avec un PSE en cours portant sur la suppression de plus de 1000 postes.

En 10 ans, c’est 6000 emplois que la casse sociale a détruits, dégradant considérablement les conditions de travail de ceux qui restent. Non remplacement des absences, polyvalence à outrance, automatisation des caisses, temps partiels subis, contrats précaires, bas salaires… Bref, tout y passe pour garantir les dividendes de la famille, qui s’est versé la bagatelle de 2 milliards d’euros ces dernières années !

Des profits en pagaille

Depuis le début de l’année, les frais de personnel ont baissé de 160 millions d’euros pour une rentabilité en hausse de 79%… le travailleur, une simple variable d’ajustement !

Quand on connait la proposition des patrons de la grande distribution, d’augmenter de 4 centimes d’euros au-dessus du SMIC le 1er niveau des employés du commerce, on est loin du statut de « super héros » et des belles promesses du président Macron !

La crise sanitaire a permis à Auchan d’augmenter son chiffre d’affaire, notamment sur le non alimentaire (la concurrence étant fermée). Les salariés ont dû batailler avec les directions locales pour mettre en place les mesures de protection sanitaires en Mars. Le filtrage, le gel hydro alcoolique, les gants, le décalage des horaires de remplissage des rayons, la fermeture des caisses minutes…A leurs yeux, le seul geste barrière nécessaire, c’est la sauvegarde de leur chiffre d’affaire, quitte à ouvrir les dimanches et jours fériés !

Un chantage à l’emploi indécent

Pour ce deuxième confinement, ils n’hésitent pas à brandir la menace du chômage partiel pour mettre la pression sur le gouvernement, prétextant leurs difficultés face aux rayons fermés. Les premiers de corvée, véritable poudre à pognon, seront payés par l’état, à hauteur de 84% du salaire net… Merci la collectivité ! Quand on connait les difficultés de la famille à payer ses impôts en France et les 500 millions d’euros versé par l’État à Auchan, la honte n’a pas l’air de les étouffer !

Mais l’appétit des actionnaires est énorme, et ne sera jamais rassasié. 2021 verra la fermeture des SAV, une polyvalence exacerbée (un employé pourrait travailler sur plusieurs magasins à la fois !), l’automatisation supprimant entre 70 et 80% des caisses classiques, sans perte d’emplois pour les hôte-sse-s qu’ils disent… Mensonge éhonté, mais ça aurait fait mauvais genre de supprimer les hôte-sse-s après les avoir qualifiés « d’indispensables » !

La contre-offensive est en marche

Pour répondre à ces attaques, la CGT continue de mettre la pression. Après une manifestation devant le siège social d’Auchan réunissant des militants de divers enseignes Mulliez (Top office, Alinéa, Leroy Merlin, Décathlon…) le 8 octobre, des appels à la grève locales, tant à la logistique que dans les magasins, la CGT commerce lance un appel à la mobilisation le jour du « Black Friday » (journée de grosses promos dans le commerce) le 27 novembre.

Cette journée doit permettre aux salariés des divers enseignes de s’unir dans la lutte, et de créer le rapport de forces nécessaire afin de faire reculer ces multiples plans sociaux.

Ce n’est pas à nous de payer leur crise !

Les requins de la grande distribution sont en marche, et il ne tient qu’à nous, militants, salariés, clients et citoyens, de montrer notre opposition à un système à bout de souffle ne répondant qu’aux intérêts des plus puissants. La crise économique, sociale et écologique que nous traversons n’est pas compatible avec leur monde. Ensemble, construisons un autre monde solidaire, fraternel et démocratique.

Parce que nos vies vaudront toujours plus que leurs profits !