Secrétaire départemental adjoint de SUD Activités postales 92, Yann Le Merrer a comparu jeudi 30 octobre en commission disciplinaire suite à son implication dans le mouvement de grève de 173 jours des postiers des Hauts-de-Seine.
C’est le procès du syndicalisme lutte des classes... La direction nationale de La Poste avait pris soin de s’occuper elle-même de constituer le dossier d’accusation contre Yann. Contrairement aux procédures précédentes, elle s’est concentrée sur l’essentiel : ce qui est reproché à Yann, ce sont essentiellement des « occupations illicites » de bureaux et sièges de La Poste, et des prises de parole en AG. En clair, ce qui pose un problème à La Poste, c’est la politique suivie par les grévistes du 92 et quelques autres : chercher à étendre la grève, à regrouper les salariéEs dispersés sur plusieurs centres et plusieurs métiers.S’il y a une répression aussi forte aujourd’hui à La Poste, ce n’est pas uniquement parce que la direction met en œuvre une politique brutale de suppressions de milliers d’emplois. C’est aussi parce que des luttes existent, et certaines d’entre elles, comme à Ajaccio, Paris 15, Aubigny (18), Epinay-sur-Orge (91) ou dans le 92, ont été menées en cherchant à tisser des liens entre postierEs et d’autres secteurs.
Regrouper les forcesJusqu’à maintenant, La Poste n’est parvenue à pousser en dehors de l’entreprise aucun des animateurs des derniers conflits en date. Les licenciements de Gaël Quirante, Mohamed Ziani, Stéphanie Le Guen (militants de SUD) ont été refusés par l’inspection du travail et doivent passer devant le ministère du Travail, Thibault Chevalier (SUD 92) a été réintégré par les Prud’hommes, Olivier Rosay (SUD 75) n’a pas été révoqué (il est tout de même mis à pied pour 2 ans !)… Mais cette fois-ci, la direction de La Poste semble déterminée à aller jusqu’à la révocation. Plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi dernier à Montrouge au moment de la commission de Yann. Une série d’intervenants ont pris la parole, notamment la fédération SUD PTT, la FSU 92 et plusieurs postiers syndicalistes SUD et CGT. Plusieurs d’entre eux ont insisté sur la nécessité de ne pas se contenter de se rassembler chaque fois qu’une commission disciplinaire se tient : il y en a tellement qu’il est difficile de concentrer un nombre suffisant de forces pour enrayer la machine répressive. Il y aurait bien besoin dans les prochaines semaines d’une échéance centrale contre la répression de l’ensemble des postiers mais aussi de tous les militantEs visés par la répression patronale et gouvernementale.
Correspondant