Publié le Dimanche 17 janvier 2016 à 10h40.

La Rochelle (17) : Deux semaines de congés en moins, c’est non !

Depuis le mois de juin, un bras de fer oppose des agents territoriaux de trois collectivités (ville, communauté d’agglo et CCAS) de La Rochelle (3 000 fonctionnaires) à leur président, le maire Jean-François Fountaine.

C’est au début de l’été — dans un conseil communautaire de l’agglomération rochelaise, puis au conseil municipal de la ville de La Rochelle —, que Fountaine a évoqué les recommandations d’un rapport de la chambre régionale des comptes qui met le doigt sur la durée légale du temps de travail. S’appuyant sur ce rapport, le maire, ex-PDG-fondateur de l’entreprise de bateaux de plaisance Fountaine-Pajot, estime qu’il faudrait passer à un temps annuel de travail de 1 607 heures, contre 1 529 actuellement. Le passage à 1 607 heures signifierait la suppression de 

9,5 jours de congés annuels. Surtout, selon le rapport, les 1 529 heures coûteraient 2,4 millions d’euros par an à la ville et 900 000 euros à l’agglomération. Augmenter la durée du travail permettrait de faire des économies en ne remplaçant pas, par exemple, les départs en retraite…

Les agents, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. Pour la CGT et Sud-Solidaires, il n’est pas question de négocier une augmentation du temps de travail actuel, qui est un acquis de l’accord conclu en 2001 avec l’ancien maire Maxime Bono. En forme de protestation, les deux syndicats ont donc envahi les conseils municipaux de septembre et d’octobre, allant même jusqu’à pousser le maire à annuler ce dernier.

Qui a peur des agents territoriaux ?

Le 14 décembre, Fountaine préférait choisir le huis-clos, la police municipale barrant l’entrée à la presse ainsi qu’aux agents des collectivités. Les agents, eux, voulaient remettre au maire une pétition massivement signée par les personnels. Le maire a enfin chargé une adjointe de « négocier » uniquement avec les syndicats « raisonnables ». Une réunion au moins s’est déjà tenue en catimini début décembre.

Chez Sud-Solidaires, on affirme en tout cas que « le malaise actuel du personnel vient avant tout des conditions de travail et non de cette question horaire dans laquelle on veut nous enfermer, une pression managériale qu’a instaurée la nouvelle équipe ». On en est là... en attendant la suite, car les agents ne vont pas se laisser faire !

CorrespondantEs