Au cœur du Paris des beaux quartiers, le Bon Marché,qui a servi de modèle à Zola, est aujourd’hui encore l’incarnation d’une opposition indécente entre luxe insolent et difficultés à « simplement vivre »...
Mais voilà, pendant plus d’une semaine, celles et ceux, qui tous les matins, avant que les lumières brillent, se brisent les reins à nettoyer allées et stands, se sont révoltés et clamé : « oui la grève ! » Ils et elles sont la cinquantaine de salariéEs de la société (PEI) chargée du nettoyage du magasin. La grève, oui, pour un treizième mois, pour la même prime que le magasin accorde à son personnel en période de soldes. La grève, décidée et reconduite démocratiquement en AG et soutenu par le syndicat.Des prétentions exorbitantes ont d’abord répondu en chœur les deux patrons. Mépris affiché à l’égard de travailleurEs qui sillonnent un magasin où les moindres babioles présentées représentent un mois de travail. Car les salaires, les salariéEs étant la plupart à temps partiel, sont de l’ordre de 500 euros, et la prime s’élève à 300 euros ! Voici donc les sommes astronomiques demandées au propriétaire du Bon Marché, M. Bernard Arnault, première fortune de France... Pas de quoi l’acculer à la faillite !
Neuf jours et c’est gagné !La principale surprise pour les deux directions a été de découvrir des travailleurEs debout qui n’acceptent plus le baratin servi à longueur de temps. Ces directions se sont donc arc-boutées pendant neuf jours pour finalement céder devant la détermination et la solidarité. Ils/elles ont gagné !Cela va-t-il faire boule de neige ? Outre les actions menées dans le commerce contre la loi Macron, d’autres mouvements se développent dans des endroits jusqu’ici improbables, comme chez Tang Frères (400 salariéEs à Vitry-sur-Seine et Paris 13e où les revendications ont aussi été gagnées). Même si cela est porteur d’espoir, on est certes encore loin du nécessaire mouvement d’ensemble, mais on pressent que le climat est en train de bouger. Pour le Bon Marché, l’aide apportée notamment par les camarades du NPA aux grévistes montre la convergence entre la construction du mouvement d’ensemble souhaité et l’utilité de notre parti.
Correspondant