Publié le Vendredi 2 septembre 2022 à 12h40.

Le démembrement de Renault en marche

En cette fin d’été 2022, les projets de démembrement de Renault se précisent. On connaissait déjà le projet de diviser Renault en deux entités, l’une consacrée aux moteurs thermiques et l’autre aux activités électriques, les projets Ampère et Horse. On commence à connaître maintenant les partenaires.

Mardi 30 août l’agence de presse Reuters indiquait que le constructeur automobile chinois Geely Automobile Holdings et un groupe pétrolier pourraient entrer au capital de la société dédiée aux activités thermiques. Aujourd’hui jeudi 1er septembre, Le Monde précise que le groupe pétrolier en question est le « bras armé » de l’Arabie Saoudite, Aramco au capital boursier de 2200 milliards d’euros (à comparer à la capitalisation de moins de 9 milliards d’euros de Renault).

Vers une regroupement Renault « thermique », Geely et Aramco. Macron à la manœuvre

Selon Le Monde, Renault et Geely pourraient détenir chacun 40 % du capital de la société pour les moteurs thermiques, et Aramco 20 %, mais la répartition « n’est absolument pas encore actée, et des discussions sont encore en cours avec d’autres partenaires ». Renault deviendrait donc minoritaire dans ce nouveau conglomérat. En tout cas Geely a confirmé officiellement lundi 9 août « qu'il s'alliait avec le français Renault dans les voitures du futur ».

Les participations capitalistiques sont sans frontières dans l'industrie automobile automobile européenne. La firme chinoise Geely possède 10% du capital de Mercedes et un fonds du Qatar possède 15% du capital de Volskwagen. Si les opérations projetées aboutissaient, Renault Thermique ne ferait pas pas que suivre cette tendance mais Renault se préparerait à perdre le contrôle de cette nouvelle entité.

Il y a trente ans Renault et Volvo envisageaient de fusionner. Elle seraient donc maintenant réunies dans un nouvel ensemble contrôlé par la marque chinoise automobile la plus présente en Europe, Geely qui a déjà racheté Volvo en 2010. La roue de l’histoire automobile tourne ! Et au passage la fameuse alliance Renault-Nissan est oubliée par les nouveaux stratèges de Renault.
Les informations diffusées par le presse la plus sérieuse, au regard des intérêts des grandes firmes, participent de ce monopoly financier où différentes hypothèses sont testées et où chacun dispute et discute ses parts de marché. Macron, dont la seule expérience professionnelle est celle de banquier montant des opérations de fusion acquisition, est bien sûr dans le secret des ces opérations visant à marier Renault avec le pire pollueur de la planète du pays resté le plus féodal ! La direction actuelle de Renault ne peut pas se lancer dans ces opérations géopolitiques sans l'aval, sinon l'instigation, de son actionnaire de référence au sommet duquel il y a Macron.

Assez du secret des affaires !

Depuis des mois le démembrement de Renault se prépare dans le silence assourdissant de toutes les centrales syndicales et des oppositions parlementaires. Peut être ces informations les plus récentes en réveilleront-elles certains. Assez du secret bancaire et des affaires qui avait permis toutes les malversations de Carlos Ghosn ! Renault et son actionnaire de référence, le gouvernement, doivent rendre des comptes tout de suite !

Face à des opérations de cette envergure et alors que la crise climatique s’aggrave, pour répondre aux besoins de la majorité de la population il n’y a pas de solutions durables sans une remise en cause des activités qui massacrent climat et environnement. Et sans rupture avec les exigences du profit. Avancer ces perspectives est le meilleur moyen pour aider à défendre l’emploi « coûte que coûte ».