Aux origines de la grève démarrée le 6 septembre avec le soutien des syndicats CGT et Sud-Chimie, se trouve le vaste plan de restructuration de Sanofi mis sur les rails avec l’arrivée à sa tête de P. Hudson en 2019.
De ce plan destiné à réaliser 2 milliards d’économies, l’aspect le plus connu est la programmation de 1 700 suppressions d’emplois en Europe, dont 1 000 en France. En mars dernier une montée sur Paris des salariéEs du groupe dénonçait notamment le scandale du massacre de 400 emplois dans le secteur de la recherche à l’heure du covid.
Externalisation de sites : inquiétudes à Saint-Aubin
C’est un autre aspect du plan de restructuration de Sanofi qui mobilise les grévistes de Saint-Aubin (Seine-Maritime, site de 300 salariéEs). Sanofi veut externaliser dans une structure autonome baptisée EuroApi six de ses sites européens de production de principes actifs (molécules à la base de la fabrication de médicaments), dont Saint-Aubin et Vertolaye (Puy-de-Dôme). Une entrée en bourse en 2022 cristallise les inquiétudes. Sanofi ne conserverait que 30 % du capital, avec de nouveaux investisseurs pour les 70 % restants. Mais quid des intentions pour l’avenir de ces nouveaux actionnaires ?
Ne pas être les dindons de la farce
C’est la question de la pérennité du site et de ses emplois qui est à l’origine d’une mobilisation qui prend la forme d’une heure de grève quotidienne en fin de poste, et de rassemblements devant l’usine, au cours desquels la grève est votée/reconduite. Les grévistes veulent des garanties pour l’avenir de leur site. Celui-ci est en partie vieillissant : que Sanofi s’engage sur les investissements nécessaires à sa rénovation ! Le groupe, qui a affiché des profits records en 2020 en a largement les moyens. Les grévistes veulent aussi des garanties sur l’emploi et les reclassements chez Sanofi dans le cas où le projet EuroApi connaîtrait des difficultés dans l’avenir.