Publié le Mercredi 14 octobre 2020 à 12h01.

Les raffineurs de Grandpuits en grève contre 700 suppressions d’emplois

Suite à l'annonce de la direction de Total concernant la reconversion du site de Grandpuits, qui impliquerait 700 suppressions d’emplois (200 chez Total et 500 chez les sous-traitants et entreprises extérieures), les raffineurs de Grandpuits, connus par leur combativité, ont décidé de ne pas se laisser faire. Lundi 12 octobre, ils se sont mis en grève pendant 24 heures avec coupure des expéditions de carburant, obligeant la direction à détourner près de 300 camions.

La semaine dernière, une première action, votée en assemblée générale et menée le 6 octobre par les raffineurs et leurs soutiens au pied de la Tour Total à la Défense, avait permis aux raffineurs de se faire entendre et exprimer leur refus de voir 700 emplois supprimés en Seine-et-Marne. Mais la direction de Total n’en a rien à faire : la seule chose qui l’intéresse, c’est de continuer à faire des profits, au détriment de la vie et la sécurité des salariéEs.

300 camions bloqués

Une nouvelle assemblée générale a donc eu lieu lundi 12 octobre, en présence de 200 salariéEs, tous métiers confondus, où les travailleurEs de Grandpuits ont commencé à discuter et préciser leurs revendications face à une direction qui ne veut pour l’instant rien entendre. Lors de cette assemblée générale, et en prévision de la venue sur le site de M. Pinatel, directeur général raffinage-chimie, et de M. Charton, directeur raffinage Europe, une grève avec coupure des expéditions de carburant a été votée pour le mardi 13 octobre. Cette première journée de grève, adoptée à une écrasante majorité de présentEs à l’AG, avait comme objectif de crier haut et fort la colère des salariéEs. Mais suite à cette décision de grève majoritaire, la direction a refusé de mettre en place les consignes d'arrêt d'expéditions, comme cela se fait d’habitude pour que la grève puisse être effective. La direction, qui voulait par ce coup de force empêcher les raffineurs d’exercer simplement leur droit de grève, a fini par se retrouver coincée car, face au mépris de la direction, les raffineurs étaient présents le matin dès 4h pour organiser un grand piquet de grève et le blocage des camions. Résultat : près de 300 camions bloqués, obligeant la direction à les détourner pour approvisionner les citernes en carburant ailleurs.

Cette première journée de grève réussie, avec plus de 90% de grévistes à la production, est la preuve que les raffineurs ne vont pas se laisser faire par une direction qui cherche à se peindre en vert pour simplement augmenter ses profits, au détriment de la sécurité des travailleurEs et de l’emploi. Cette lutte contre le géant du pétrole et du CAC40  ne fait que commencer. Le soutien et la solidarité avec les raffineurs et tous ceux et toutes celles qui se battent pour l’emploi, ainsi que la coordination de toutes les boîtes concernées par les licenciements, sont des armes fondamentales, qu'il faudra construire toutes et tous ensemble dans la prochaine période.