La CGT Ford a lancé un appel pour la convergence contre les licenciements et les fermetures d’entreprises.
C’est une tentative d’amorcer une convergence, malgré les — ou à cause des – difficultés de la situation actuelle. À partir du travail réalisé à Ford depuis dix ans, mais aussi des autres mobilisations dans d’autres entreprises. L’idéal aurait sans doute été que les fédérations ou confédérations prennent une initiative, mais comme cela ne vient pas, il a bien fallu que quelqu’un s’y colle.
Une rencontre des équipes militantes
En effet, cela correspond à un besoin qui va bien au-delà des grosses boîtes qui sont confrontées à des centaines ou des milliers de licenciements. En effet, on fait face à un million de suppressions d’emplois par an en France ! 650 000 licenciements, dont un tiers pour des motifs économiques, 70 % pour des motifs présentés comme individuels (disciplinaires, pour inaptitude ou refus de modification d’un contrat) et… 420 000 ruptures conventionnelles. Sans compter les suppressions de postes dans la fonction publique !
Dans l’automobile, la productivité à augmenté de 120 % à l’assemblage, 83 % chez les équipementiers. Il y aurait donc largement de quoi réduire le temps de travail plutôt que de supprimer des postes.
La CGT Ford propose donc une rencontre, le 28 juin, des équipes militantes confrontées aux licenciements et fermetures de de sites, ou d’entreprises. Plusieurs structures ont été contactées dans la métallurgie, avec déjà plusieurs réponses positives, en particulier à Ascoval, Whirlpool et ACC. La proposition est en discussion dans les structures du commerce.
Extraits de l’appel
« Cela fait des décennies que les plans de fermetures et de licenciements se succèdent quel que soit le secteur économique, dans l’industrie comme dans le commerce, la téléphonie, sans oublier tous les plans de suppressions d’emplois dans tous les services publics. Donc rien de nouveau mais aujourd’hui, les situations dramatiques se multiplient dans une situation sociale déjà très marquée par le chômage et la précarité.Les exemples sont très nombreux. Il y a les cas emblématiques comme Ascoval St Saulve, Whirlpool à Amiens, General Electric à Belfort, Ford à Blanquefort. Et il y a aussi des dizaines d’autres exemples comme Arjowiggins, ACC, Bultex, Bic, Auchan, Carrefour, Castorama...Partout les licenciements sont le résultat des mêmes logiques destructrices de la course aux profits et à la productivité. […]De leur côté, l’État, les pouvoirs publics, les collectivités territoriales ne font que constater les dégâts, s’indignent mais se disent sans moyen d’agir et confirment à chaque fois leur inefficacité ou leur incompétence, incapables de s’opposer ou même de limiter les dégâts sociaux. […]Du coup, nous salariéEs, équipes syndicales, nous résistons comme nous pouvons, avec les moyens du bord et malheureusement nous perdons la plupart du temps. Difficulté supplémentaire, nous ne sommes même pas aidés par nos confédérations ou fédérations syndicales qui restent passives, sans initiatives. Il n’est pas compliqué de comprendre que notre force et notre chance de pouvoir empêcher les licenciements se trouveraient dans une riposte d’ensemble, dans la convergence de nos résistances, ce qui pourrait changer le rapport de forces. […]Nous lançons un appel large, comme on lance une bouteille à la mer, comme un SOS, à une rencontre ce vendredi 28 juin, dans le créneau 10 h-13 h, à Paris. »
CGT Ford