Publié le Mardi 9 février 2021 à 09h39.

L'industrie automobile en panne de semi conducteurs : pas de puces, pas de voitures !

Toute l’industrie automobile est aujourd’hui affectée par la pénurie mondiale qui frappe les semi conducteurs, en fait les galettes de silicium sur lesquelles sont gravées les « puces » intégrées à  de nombreux équipements électroniques.

Les principaux producteurs sont situés en Corée du Sud et à Taiwan. Tout se tient dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui : le nouveau développement mondial des voitures électriques, la montée imprévue de l’achat de l’utilisation d’ordinateurs suite à la pandémie de la covid-19 ainsi que les décisions de Trump en matière de commerce avec la Chine ont déstabilisé ce marché mondial reposant sur quelques producteurs de quelques pays.

L’industrie automobile, qui installe dans les voitures de plus en plus d’équipements électroniques est frappée de plein fouet par cette pénurie. Et le phénomène est amplifié par le juste à temps qui veut éliminer les stocks.

General Motors (GM), a dès maintenant suspendu la production dans trois usines, aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Ford a mis au chômage partiel les 3 900 salariés de son usine de Louisville dans le Kentucky. Et devrait réduire sa production de véhicules de 20 % au premier trimestre 2021.

Volkswagen a reconnu dès janvier que le manque de semi-conducteurs pourrait le conduire à réduire de près de 100 000 unités au total sa production en Europe, en Amérique du Nord et en Chine au premier trimestre 2021.

Renault a annoncé l’interruption de l’activité pendant plusieurs jours par semaine dans les sites de Sandouville, Tanger et Pitesti en Roumanie, Quant à PSA, l’usine Opel d’Eisenach en Allemagne était fermée pour la même raison vendredi 5 février. Et l’usine de Sochaux, vient d’enchaîner un second samedi non travaillé, tout comme Rennes, pour le même motif.
Les imbéciles heureux ! On connaissait le nuage de Tchernobyl qui s’était arrêté aux frontières françaises. Le 13 janvier la chaîne de télévision BFM-TV relaie l’avis des constructeurs français : « Ils semblent relativement épargnés. Renault a ajusté ses plannings mais ne prévoit pour l'instant pas de baisse de la production. Et PSA n'anticipe pas d'impact sur ses chaînes de montage. »

Ces suspensions de production suite à des difficultés d’approvisionnement ne sont pas dues à des causes naturelles. C’est bien toute une organisation de la production qui est en cause. Pour diminuer les coûts, toute une industrie se rend dépendante d’une poignée de fournisseurs qui acheminent leurs production aux quatre coins du monde sur des parcours de plusieurs milliers de kilomètres.

Il ne devrait pas être question pour les salariés de payer pour l’incurie de ceux qui qui dirigent les usines et les firmes mondialisées. Paiement complet des interruptions de production ! Et c’est une raison supplémentaire pour dénoncer l’incapacité d’un mode de production capitaliste décidément incapable d'organiser une production efficace.