Publié le Mercredi 20 juin 2018 à 13h14.

Lyon : 29 jours de grève et des cheminotEs toujours présents

À la veille du vote du texte à l’Assemblée, l’intersyndicale appelait à un temps fort mardi 12 juin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les grévistes de Lyon se sont saisis de cet appel.

Le matin avant les AG, plusieurs dizaines de cheminotEs se sont joints au piquet de grève des salariés d’Enedis en banlieue lyonnaise. Ils avaient déjà mené des actions communes depuis le début du mouvement. Mais alors que les énergéticiens ont entamé l’occupation de ce site pour revendiquer des embauches, l’arrêt de l’externalisation de leurs activités et des augmentations de salaire, c’était l’occasion de renforcer les liens entre salariéEs mobilisés. Ensemble, ils et elles sont allés couper le courant d’un sous--traitant aux pratiques crapuleuses et se sont donné rendez-vous pour la manifestation de l’après-midi.

« Aujourd’hui dans la rue, juillet-août on continue »

Si les AG de la région lyonnaise se sont renforcées et ont toutes reconduit le mouvement, l’AG de la gare de Part-Dieu avait une saveur particulière. En effet, la commission en charge de la caisse de grève locale, émanant de l’AG et regroupant syndiquéEs et non syndiquéEs, avait choisi cette journée pour commencer à en redistribuer les fruits. Collectes en manif, dons de salariéEs d’autres secteurs ou de sympathisants de la grève, soirée de soutien organisée par des grévistes, les sommes récoltées jusque-là ont permis d’indemniser une quarantaine de grévistes. Une moyenne de 110 euros par gréviste, à raison de 10 euros par jour couvrant la période du début du mouvement au 20 mai.

L’ambiance est encore montée d’un cran avec la manifestation. « Dégage le pacte ferroviaire. Soit tu recules, soit c’est la guerre… » : après deux heures d’une manif dynamique, plus de 500 cheminotEs ont joué les prolongations dans une gare Part-Dieu privée d’électricité. Un gréviste lance : « Aujourd’hui, dans la rue, juillet-août on continue », immédiatement suivi par des centaines de collègues. La chanson « On est là, même si vous ne voulez pas nous on est là… », griffonnée le matin même sur le piquet et reprise dès le lendemain dans bien d’autres gares, a fait chanter les cheminotEs pendant près d’une heure. Dans l’enthousiasme, certains se sont pris à lancer une chenille… bientôt rejoints par des usagerEs !

Les médias ont beau pronostiquer la fin du mouvement, pour tous ceux qui étaient là le 12, il est évident que cette mobilisation est bien vivante.

Correspondants