Publié le Lundi 15 juin 2020 à 09h10.

Mêmes droits et salaires partout en Europe entre intérimaires et ceux ou celles en CDI.

PSA voulait faire venir des salariéEs des usines de Gilwice en Pologne et de Saragosse en Espagne pour compléter les effectifs de l’usine de Hordain dans le Nord. 531 salariéEs de PSA dans ces deux pays devaient ainsi arriver pour permettre de produire à partir de début juillet en trois équipes (matin, après-midi et nuit) – contre deux actuellement – environ 30 000 véhicules utilitaires en commande.

Après la reprise des activités industrielles de PSA, les usines sont désorganisées. Les intérimaires sont virés des usines et ne bénéficient pas des indemnisations de chômage partiel prévues pour les salariéEs en CDI. Des ouvrierEs de Mulhouse sont appeléEs à aller travailler à Sochaux.

Chez Renault comme chez PSA les véhicules utilitaires s’écoulent mieux que les voitures particulières : aux ouvrierEs de s’adapter ! Comble de cette flexibilité étendue, voici maintenant le transfert de personnels entre usines de différents pays d’Europe. Il s’agit en fait d’un volontariat imposé par PSA à des salariéEs dont l’usine est en sous-activité.

La politique de PSA est doublement pourrie et diviseuse. Entre intérimaires et CDI, entre travailleur/euses des usines des différents pays européens, elle attise concurrence et division. Une ministre du gouvernement Macron a osé déclarer qu'elle serait heureuse d’aller travailler en Allemagne s’il n’y avait plus de travail en France.

Devant la protestation qui montait, vendredi 12 juin au soir, les ministres du Travail et de l’Économie ont demandé à PSA de renoncer à son projet de faire venir « des travailleurs étrangers pour travailler dans ses usines françaises. » Et voilà donc que ces ministres de Macron trouvent le moyen de puiser dans le discours de la famille Le Pen la revendication d'appliquer une préférence nationale française.

La meilleure réponse aux manœuvres scandaleuses de PSA serait l’affirmation de la solidarité entre travailleur/euses travaillant en France, en Espagne et en Pologne, afin de s’opposer ensemble à ce déménagement d’ouvrierEs traitéEs comme des machines.