Publié le Jeudi 23 avril 2015 à 10h05.

Nettoyage (75) : Les salariéEs font le ménage, par la grève !

Après le mouvement dans les palaces parisiens, depuis plusieurs semaines, deux mouvements de grève secouent le secteur du nettoyage dans la capitale : dans les Finances publiques et à la Bibliothèque nationale de France...

Depuis le 9 avril, 42 des 44 salariéEs ONET du site de la grande bibliothèque François Mitterrand (sic...) sont entrés en grève. Ils dénoncent le sous-effectif des équipes de nettoyage sur le site et revendiquent l’attribution d’heures complémentaires et de nouvelles embauches pour faire face à une charge de travail qu’ils et elles ne peuvent plus supporter.

Le marché de nettoyage du site avait été renouvelé en 2013. Le budget attribué par la BnF à ces prestations est en baisse par rapport aux marchés précédents. Conséquence : depuis la reprise du chantier par la société ONET Services, 15 salariéEs ont quitté le site... Mais les prestations à réaliser n’ont pas changé depuis le précédent marché. Aujourd’hui le personnel de nettoyage n’est plus que de 44 contre 63 au moment de la reprise du chantier... Et chaque agentE croule sous une charge de travail intenable, sans compter les incessants ajouts sur les plannings pour remplacer des collègues absents. Des conditions qui provoquent fatigue nerveuse et physique, détérioration de l’état de santé, et accidents de travail.

Face à une direction méprisante – qui ne les a toujours pas reçu après 10 jours –, les grévistes réclament une augmentation de leur temps de travail pour pallier les départs non remplacés de vingt agents en trois ans, la revalorisation de leur prime de fin d’année à hauteur d’un treizième mois et des hausses de salaire. Et la grève continue bien sûr.

Déjà cinq semaines...

Depuis le 11 mars, 23 salariéEs de la société TFN Propreté, présentES sur quatre centres des Finances publiques à Paris, sont en grève reconductible. Majoritairement femmes et immigréEs, ils travaillent entre 10 et 15 heures par semaine, étalées sur 5 jours. Ils nettoient en moyenne 1 400 mètres carrés par jour, ne gagnent en moyenne qu'entre 400 et 500 euros par mois et restent quasiment toutes et tous au 1er échelon de la convention collective toute leur vie professionnelle.

Le groupe Atalian, dont TFN est à l’origine, est une immense multinationale qui emploie 65 000 personnes dans 16 pays différents. Chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros en 2014, et son président fait partie des 150 plus grandes fortunes de France... Face à ce mastodonte, les salariéEs exigent d’abord tout simplement l’application du code du travail (remboursement du pass Navigo, date d’ancienneté, heures complémentaires, contrat de travail de 16 h pour les nouveaux CDI, etc.). Mais ils demandent aussi (entre autres) 16 heures minimum de travail par semaine pour toutEs, une prime de blanchisserie de 15 euros par mois, une participation à la prise en charge d’une mutuelle, des primes pour nettoyer les blouses, un plan de formation professionnelle, des embauches en CDI pour deux CDD...

Après 5 semaines de grève, ni l’État (donneur d’ordre) ni TFN ne veulent rien lâcher sur le plan financier. Après les dernières négociations et le « niet » du patron, les grévistes sont repartis en manifestation au bruit des casseroles et autres « instruments » avec encore une immense énergie. Malgré les tentatives de TFN de casser la grève par l’utilisation de cadres et de quelques jaunes, l’entreprise commence à devoir payer des pénalités pour travail non fait. Mais pour tenir, les grévistes ont un besoin urgent d’argent1.

CorrespondantEs

  • 1. Chèques à l’ordre de « CGT solidarité grévistes » à l’adresse de la CGT finances publiques, 6 rue Sainte-Hyacinthe 75042 Paris cedex 01.