Publié le Samedi 16 mai 2020 à 08h18.

Non application des mesures de sécurité en Espagne par Renault

Le retour partiel au travail dans les usines Renault de Valladolid et de Palencia est marqué par des plaintes et des dénonciations syndicales. La CGT a saisi l'Inspection du Travail.

Ces plaintes concernent le non-respect des mesures de sécurité annoncées par Renault pour assurer, par exemple, la distance entre les employés sur les postes de travail. Ils dénoncent également le fait que les tâches de désinfection appropriées ne sont pas effectuées dans les vestiaires et qu'il n'y a pas assez de produits de nettoyage.

Un autre syndicat de Renault, les « Trabajadores Unidos »1 a demandé à toutes les organisations syndicales d'organiser une réunion avec la conseillère santé de l’administration régionale sur ce qui constitue des «violations continues» des mesures de sécurité.

Il convient de rappeler que la reprise de l'activité s'est déjà étendue à toutes les installations de Renault sur tout le territoire de l’Espagne, mais avec seulement une partie du personnel, alors que tous les employés sont sencore soumis aux dispositions qui organisent le chômage partiel.

Le syndicat “Trabajadores Unidos” a envoyé un courrier aux autres organisations syndicales du Comité Inter-Centres de Renault Espagne, où ils proposent une réunion avec la Conseillère Provinciale de la Santé pour analyser la situation et stopper la reprise de la production dans les usines face à ce qu’ils appellent «anomalies inconcevables» et «manque de sécurité». Voici le communiqué que le syndicat a envoyé :

« Travailleurs Unis réaffirme sa position initiale ; nous sommes contre un redémarrage de la production dans ces circonstances et jusqu’à ce qu’au moins, l’état d’alarme dans lequel nous sommes plongés ne soit pas levé.

Suite à la plainte d’un syndicat français, l’usine de Renault à Sandouville (France) a été contrainte par les tribunaux de suspendre la reprise de la production pour préserver la santé des travailleurs et, c’est pourquoi nous devons également protéger le reste de la société. Tous les commerces qui ne sont pas de première nécessité restent fermés à ce jour, de sorte que Renault devrait être traité de la même façon que les autres. 

La Conseillère de Santé de la Région Autonome de Castille-León a alerté sur une recrudescence de cas de Covid-19 dans les Services d’Urgence. En fait Valladolid et Palencia resteront en phase ‘0’, tout comme Madrid.

Pour cette raison, nous vous proposons d’organiser en urgence une réunion avec la Conseillère de la Santé de la Province de Castille et León, en raison du non-respect systématique par notre entreprise des mesures de sécurité adoptées et des risques sanitaires qui résulteront inévitablement de la reprise de l’activité dans les usines Renault. 

Pour nous, la meilleure et la seule mesure de sécurité adéquate pour préserver la santé des travailleurs et travailleuses, de nos familles et en définitive du reste de la société, n’est autre que de prolonger les mesures de  chômage partiel accordé pour raisons de force majeure (Cela ne concerne bien sûr que les travailleurs qui ne sont pas en mesure d’effectuer du télétravail et qui devraient aller risquer leur vie au boulot).

« Trabajadores unidos », est toujours favorable à la mise en œuvre et au respect de mesures de sécurité prises pour protéger l’ensemble des travailleurs et travailleuses qui risquent leur vie dans nos usines. 

Mais nous insistons sur le fait que la seule mesure efficace à nos yeux à l’heure actuelle c’est de rester chez soi en attendant que les circonstances ne mettent plus en danger non seulement le personnel de Renault, mais le reste de la société, Nous devons veiller à notre santé et mettre la priorité devant la cupidité des entreprises, comme le montre une fois de plus Renault.

Nous voulons également dénoncer le fait que les journées de travail sont délibérément rallongées, et que des heures supplémentaires sont effectuées au milieu d’un plan de chômage partiel en raison d’une pandémie mondiale. Nous savons que cela s’est produit dans différents ateliers. Nous irons devant les tribunaux le cas échéant mais nous demandons que l’entreprise fasse immédiatement cesser ces pratiques »