1000 salariés se sont à nouveau mobilisé(e)s devant le siège la Thales à la Défense ce jeudi 10 mars et l’ensemble des sites français du groupe d’électronique professionnelle et de défense étaient en grève. La Direction Générale ne lâche rien par rapport à ses propositions d’augmentation de salaire. La situation se tend.
La situation à Thales
Depuis plus d’un mois les salariés du groupe Thales, sous l’impulsion de la coordination des organisations syndicales, se mobilisent tous les jeudis sur l’ensemble des sites en France, pour revendiquer une politique salariale à la hauteur des enjeux, permettant de maintenir le pouvoir d’achat de toutes et tous, de reconnaitre l’expérience et l’accroissement des qualifications des salariés et de préparer l’avenir. Malgré des milliers de salariés mobilisés tous les jeudis et une pétition signée par plus de 7 000 salariés, la Direction de Thales campe radicalement sur une position dogmatique, préférant privilégier encore plus les marchés financiers et les actionnaires au détriment des salarié(e)s.
La publication officielle des résultats du Groupe, jeudi 3 mars dernier, confirme l’excellente santé économique du groupe avec un chiffre d’affaires en hausse de 5,3% à plus de 16 milliards d’Euro, un résultat brut supérieur à 10% du CA et un dividende des actionnaires en hausse de 45%. Ce ne sont pas les actionnaires qui ont permis ces résultats mais les salariés par leur travail !
Des propositions salariales indignes
Avec des augmentations limitées à 3,5% (individuelles pour la plus grosse partie) et seulement payées en avril sans rétroactivité au 1er janvier (rétroactivité qui avait été supprimée pour faire face à la crise sanitaire rappelons-le). Il ne s’agit donc pas d’une augmentation annuelle de 3,5% mais de fait bien moins, et devrait à peine couvrir l’inflation.
A contrario, les cadres dirigeants du Groupe continuaient eux de bénéficier, en septembre 2020, en pleine crise sanitaire d’un versement d’actions gratuites puis encore en 2021 d’un nouveau plan d’actions gratuites. Nous rappelons que durant cette période de solidarité au sein du Groupe face à la crise plus de 60% des salariés n’ont eu aucune augmentation. Autre cadeau fait à cette population de cadres dirigeants : le programme de rachat de 7,5 millions d’actions pour annulation. Ce programme, évalué à environ 800M€ est de très loin au-dessus du budget demandé par les OS dans le cadre d’un passage à une rétroactivité à janvier. Une question s’impose, ces moins de 2000 cadres dirigeants, ont-ils contribué seuls aux excellents résultats du Groupe ? Ce bonus ainsi versé « aux talents » que l’on souhaite garder signifie-il que les talents du Groupe se résume à cette seule population ?
Quelle perspective ?
Face au mépris de la Direction et aux excellents résultats avérés, les revendications intersyndicales sont en fait bien mesurées : un budget de politique salariale au-dessus de 4%, avec le retour à une rétroactivité au 1er janvier avec une sélectivité très réduite. La Direction a décidé de stopper la période des Négociations Annuelles Obligatoires et d’appliquer de façon unilatérale ses propositions bien éloignées des revendications. Face à cette attitude, les jeudis noirs de la colère doivent continuer et s’amplifier les autres jours de la semaine et la coordination syndicale chercher une coordination avec les autres entreprises en lutte du secteur.