Depuis le 21 septembre dans le 20e arrondissement de Paris, 53 grévistes de la société de nettoyage OMS Synergie tiennent bon face à un patron voyou qui n’arrête pas de les harceler.
Après des refus répétés de la part du patron de négocier sur leurs revendications, les salariéEs sont partis en grève pour améliorer leurs conditions de travail, pour des augmentations de salaires et pour le simple respect du code de travail, bafoué depuis des mois par une grosse société (5 000 salariéEs en France) qui a largement les moyens de satisfaire les revendications (voir l’Anticapitaliste n°310).
OMS a été choisi par Paris Habitat, le bailleur de HLM de la ville de Paris gérée actuellement par le PS, le PCF et EÉLV, pour nettoyer ses immeubles. Il est donc d’autant plus scandaleux que les salariéEs travaillent dans des conditions dignes d’un autre âge – heures supplémentaires non payées, carte de transport très partiellement remboursée, prime de salissure non versée... Les salariéEs doivent même fournir eux-mêmes les gants de protection et les produits d’entretien, voire emprunter des balais aux gardiens d’immeuble ! Et au lieu d’être payé à la fin du mois, la paie tombe le 18 du mois suivant. Enfin, sur la fiche de paie d’une quinzaine de salariéEs, on trouve le même numéro de sécurité sociale fantaisiste (1999).
Répression patronale
Depuis le début, les grévistes campent sur une place située à côté de leur travail. Le patron a appelé la police en accusant les grévistes de violences... Mais la police a découvert que ce n’était que des mensonges et l’inspection du travail a pu constater l’emploi illégal de contractuels pour briser la grève.
Le 2 novembre, les salariéEs ont été assignés devant le tribunal pour entrave à la liberté du travail. Le juge a refusé l’expulsion du campement et a nommé un médiateur, mais le patron traîne les pieds pour collaborer. À la place, il a ouvert une procédure de licenciement contre les deux délégués élus et syndiqués à Sud Nettoyage. Convoqués à l’inspection du travail dans le Val-d’Oise le 10 novembre, les délégués ont démonté les rapports contradictoires du patron, et attendent une réponse d’ici le 23 décembre.
Beaucoup de gens du quartier, dont des résidentEs des immeubles concernés par la grève, ont apporté de l’argent et de la nourriture aux grévistes. Leur lutte continue et nous donne une véritable leçon de courage et de détermination. Ils et elles ont besoin de notre soutien.
Ross Harrold
Pour plus d’informations sur la grève, consulter le site très fourni de la CGT : http://www.ulcgt11.fr/GR…