Vendredi 14 juin, en réponse à la rupture brutale des négociations par la direction, les grévistes et leurs soutiens ont occupé le siège national de La Poste. Mais comme seul interlocuteur, la direction a envoyé la police, qui a défoncé les portes à coups de bélier, et a même tenté d’embarquer toutes celles et ceux qui participaient à l’occupation ! Mais ces derniers étaient trop nombreux, et les flics ont dû renoncer.
Mais la police, qui depuis le début du conflit joue un véritable rôle de milice privée de La Poste, a quand même décidé d’employer la manière forte, croyant pouvoir impressionner les grévistes. Dimanche matin, à 6 h, les flics ont débarqué chez Gaël Quirante, ainsi que chez un autre postier, Nordine, qui heureusement n’était pas chez lui, mais aussi chez une membre du comité de soutien et chez un journaliste indépendant qui avait couvert l’occupation du siège. Tous les trois ont été embarqués et placés en garde à vue, comme s’il s’agissait de dangereux terroristes. La police avait même emmené les béliers au cas où ils n’auraient pas ouvert leur porte !
Les grévistes et leurs soutiens répondent deux fois plus fort !
Face à cette répression inouïe, il fallait une réponse à la hauteur. C’est pourquoi les grévistes et les soutiens se sont tout de suite activés pour organiser un rassemblement devant le commissariat où était détenu Gaël. Et bien qu’on soit un dimanche, il y avait déjà du monde à midi devant le comissariat de la Sûreté territoriale. Et rapidement, les soutiens ont afflué : des militantEs politiques, syndicaux, associatifs… Olivier Besancenot a fait une très belle intervention pour le NPA ; puis c’est Éric Coquerel, député LFI, qui est allé sonner à la porte du commissariat pour, en tant qu’élu, exiger des nouvelles de Gaël. Solidaires était présent, et la fédération Sud PTT a menacé d’appeler à une grève nationale si Gaël n’était pas libéré.
Le soir, Gaël n’était toujours pas sorti, mais cela n’a pas entamé la détermination des grévistes. Dès lundi matin, ils ont décidé de retourner devant le siège de La Banque postale, qui a dû fermer et cesser son activité toute la matinée. Une belle démonstration vis-à-vis de la boîte, qui croyait qu’en mettant Gaël en cellule elle réussirait à paralyser la grève !
Puis les grévistes sont retournés devant le commissariat du 15e arrondissement, où Gaël avait été transféré. Il y avait encore plus de monde que la veille. Des prises de parole de différents syndicats, de différents secteurs ont eu lieu. Et vers 13 h 30, ils ont enfin libéré Gaël. Mais il a fallu attendre encore deux bonnes heures, car Émilie, membre du comité de soutien et elle aussi en GAV, n’a été libérée que peu avant 16 h. Les deux ressortent libres, sans poursuite connue pour l’heure, preuve que la GAV n’avait qu’un seul but : mettre des bâtons dans les roues des grévistes.
Mais c’est bien le contraire qui s’est produit, et les postierEs grévistes du 92 ont non seulement fait la preuve de leur détermination, mais ont également montré le large soutien dont ils et elles bénéficiaient.
Il va être difficile pour la boîte de continuer à rouler longtemps des mécaniques !
Correspondante
Pour soutenir la caisse de grève : par chèque à l’ordre de SUD Poste 92, mention « Solidarité grévistes » au dos, à envoyer à SUD Poste 92, 51, rue Jean-Bonal, 92250, La Garenne-Colombes, ou sur https://www.lepotcommun.fr/pot/kgmfkl66