Publié le Jeudi 30 juin 2016 à 08h11.

Postiers du 92 : 50 jours de grève

Les postiers d’Asnières, Fontenay, Colombes, Issy et Malakoff-Vanves sont en grève depuis le 10 mai dernier. Un conflit contre les restructurations, la précarité et la loi travail.

Les grévistes se mobilisent contre des suppressions d’emplois, contre des délocalisations de sites et pour l’embauche des précaires. Ils participent également à la mobilisation contre la loi El Khomri.

Cette grève avait été préparée plusieurs mois à l’avance. Le travail de l’équipe militante autour de Sud Poste 92 avait consisté à retarder au maximum les restructurations des différents bureaux pour les faire coïncider au maximum et saisir finalement le moment favorable que constituait le mouvement contre la loi travail. Ce sont plusieurs bureaux qui sont donc partis en grève simultanément. Et dès le départ, c’est une grève active qui a été menée, avec des grévistes qui se réunissent chaque jour en AG départementale, après avoir pris la parole dans d’autres bureaux, pour tenter de populariser et d’étendre la grève.

Des négociations sont ouvertes, la mobilisation continue

L’une des particularité de cette grève, comparée aux précédents conflits à La Poste dans le 92, c’est le grand nombre de grévistes hommes et femmes qui prennent la parole devant leurs collègues ou dans des réunions publiques. L’alliance avec les intermittentEs et précaires lors de la grève de 173 jours de 2014 de Rueil, La Garenne-Colombes, Courbevoie et Gennevilliers, avait été cruciale. Là encore, les liens avec les autres secteurs, l’insertion dans le mouvement contre la loi travail, ont permis d’organiser des actions de blocage de centres postaux. Une caisse de grève avait également été préparée à l’avance, en amont du conflit, ce qui a aidé à encaisser le choc des paies à 0 euro le 20 juin dernier pour une vingtaine de grévistes.

À l’heure actuelle, des négociations sont en cours entre grévistes et direction. Celle-ci a proposé pour l’instant l’embauche de 10 intérimaires, la réduction de 7 à 5 suppressions de tournées à Colombes et l’abandon de la double présentation des lettres recommandées, la réduction de 9 à 4 suppressions de tournées à Malakoff-Vanves, le report de la réorganisation d’Asnières d’au moins 2 ans et 3 mois, ainsi qu’une prime en compensation d’un éventuelle délocalisation. La discussion s’est ouverte autour du possible report de la délocalisation d’au moins deux ans et demi à Fontenay.

Il reste du chemin à parcourir, et tant qu’un protocole de fin de conflit n’est pas signé, les grévistes restent mobilisés, tant sur le front de leurs revendications que sur celui de la bagarre contre la loi travail et contre le gouvernement.

Correspondant