Publié le Jeudi 5 mai 2016 à 13h09.

Quimperlé (29) : On est tous des Minerve !

Ce samedi 30 avril, une délégation du NPA 29 conduite par notre camarade Éric, militant syndicaliste et ouvrier à Nestlé Purina, a rencontré les ouvrières et ouvriers de l’usine Minerve à Quimperlé qui occupent jour et nuit leur entreprise depuis plusieurs jours...

En liquidation judiciaire depuis le 1er avril, cette usine de l’agroalimentaire qui traite et met en boîte des haricots Mungo (pousses de soja) ainsi que des châtaignes et des marrons est la propriété de la multinationale chinoise American loran, après avoir été dirigé par le PDG Pedro Quintana et le groupe Branco (portugais)…

Selon toutes les informations fiables des travailleurs et des syndicats de l’entreprise, les difficultés financières qui ont conduit à la liquidation et aux licenciements de 75 salariéEs sont dues au détournement de sommes jusqu’à une hauteur de 8 millions d’euros. La conséquence d’un véritable hold-up de la part des anciens actionnaires, le PDG Pedro Quintana et Nuno Branco, le directeur général.

Aujourd’hui « les directeurs de la force », ce sont les ouvrières et les ouvriers dont la majorité y travaillent depuis 30 à 40 ans, et qui n’auront droit qu’au minimum légal, soit environ 500 euros par année d’ancienneté. Un véritable scandale.

Construire la mobilisation régionale

La colère et l’indignation sont grandes : « C’est le silence qui nous a tués... », dit une élue du comité d’entreprise. Alors l’ensemble des travailleurs occupent jour et nuit l’usine et bloque le site de Quimperlé pour empêcher la disparition du stock et des machines.

Les travailleurs en lutte réclament une prise en compte réelle de « leurs préjudices financier et moral », mais aussi des poursuites contre les anciens dirigeants de Minerve et le groupe Branco afin de récupérer ces fonds et indemniser correctement les salariéEs licenciés. Cela d’autant que des subventions publiques, sans aucun contrôle, ont été versées à l’entreprise et se sont envolées, elle aussi.

La mobilisation se construit dans la région, et jusqu’à Hennebont et Lorient. Celle-ci doit se renforcer car les banques veulent se payer sur le stock, les machines, et des rumeurs laissent à penser que « les forces de l’ordre » pourraient venir débloquer l’usine et déloger les grévistes.

Plus que jamais, la solidarité doit se développer tout comme la pression sur la municipalité, les élus, en particulier le président du conseil régional, un certain Jean-Yves Le Drian.

Correspondant