Publié le Vendredi 3 janvier 2014 à 09h44.

Raffineries Total : L’essence de la grève

La grève sur les salaires de deux semaines dans les raffineries Total a été la plus importante depuis celle qui avait fait trembler Sarkozy et sa bande en 2010 contre la réforme des retraites.

Total a accumulé plus de 50 milliards d’euros en 5 ans, et plus de la moitié de cette somme a été reversée aux actionnaires sans qu’ils aient besoin de revendiquer… Le groupe continue pourtant de supprimer des emplois et refuse d’augmenter les salaires. Avec des syndicats de base CGT, SUD, mais aussi CFDT et FO, les salariéEs ont dit que l’accord signé par la CFDT et la CGC dans les salons feutrés de la Défense ne les engageait pas. Ils ont décidé de se mettre en grève et d’affronter Total pour des revendications qu’ils avaient décidées eux-mêmes : augmentation de 100 euros pour touTEs et une prime de 1 500 euros.

Qui décide ?La mobilisation avec cinq raffineries en grève dont trois complètement arrêtées (Normandie, Feyzin et Provence), des grèves reconduites en assemblée générale tous les jours dans l’unité des syndicats et des salariéEs qui voulaient se battre, aura duré 14 jours. C’est là que se trouve la légitimité, et non chez les quelques signataires de l’accord patronal qui n’ont même pas consulté leur « base ».La grève a été arrêtée en AG mais elle laissera des enseignements. La direction de Total a été égale à elle-même. Alors qu’elle affiche son image de dialogue social, elle a utilisé ses moyens favoris – mensonges, menaces, harcèlement – jusqu’à jouer avec la sécurité sur des sites à hauts risques. Elle a rappelé à celles et ceux qui veulent l’oublier, que la lutte des classes est, en ces temps de crise, d’autant plus forte.Ces deux semaines de grève ont à nouveau démontré le rôle des médias qui ont réussi à faire en sorte que l’on n’entende peu parler de ce conflit. C’est pour cela que ce conflit doit être relayé partout dans nos réseaux militants, car il doit servir à mobiliser pour empêcher les appareils syndicaux de signer des accords de régression sociale, pour la généralisation des luttes, pour un mouvement d’ensemble.

Correspondant