Publié le Lundi 30 novembre 2020 à 14h11.

Renault annonce que l'usine de Flins ne produira plus plus de voitures neuves à partir de 2024

L’usine Renault de Flins ne produira plus de véhicules neufs. "Se réinventer" déclare la direction, mais  les mots sonnent creux. « Les chiffres de la direction sont flous, fantaisistes même. Elle donne un chiffre global mais elle est incapable de donner la déclinaison des effectifs par département. Elle cherche à nous rassurer avec des éléments qui ne sont pas fiables »,constate le délégué CGT de l'usine.

L’AFP rend compte des projets de la direction : la grande usine des Yvelines, qui doit produire la Zoé jusqu’en 2024, sera renommée « Re-factory » et cessera de fabriquer des véhicules neufs, a précisé le groupe automobile dans un communiqué. Flins se consacrera au reconditionnement de véhicules récents, au recyclage de véhicules hors d’usage, à la réparation et la réutilisation de batteries, des secteurs très prometteurs selon Renault.

Les dirigeants du groupe l’ont annoncé mercredi 25 novembre aux managers de l’usine, aux représentants des salariés et aux élus locaux, avec un objectif de 130.000 véhicules par an à horizon 2030. La direction prévoit d’employer entre 1.700 et 2.100 personnes à court terme dans l’usine, puis 3.000 à horizon 2030. Actuellement, le site compte 2.400 salariés Renault et 1.400 intérimaires ou sous-traitants.Flins doit accueillir les activités de rénovation de l’usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), que Renault a décidé de fermer.

Côté syndicats, la CFDT a regretté qu’au-delà des effets d’annonces de la direction, l’aspect social n’ait pas été abordé. Si la direction dit viser 3.000 emplois à Flins en 2030, tous « ne seront pas des emplois Renault » car les sous-traitants, « comme Veolia, vont arriver avec leur personnel », s’est inquiété Franck Daoût, délégué syndical central CFDT. Avec ce projet, « il y aura une perte d’emplois Renault », a-t-il critiqué. « On a quatre ans pour défendre un projet alternatif. On ne va pas lâcher », a-t-il ajouté.

« Ne plus fabriquer de voitures neuves à Flins, ça veut dire un danger mortel pour l’emploi », a dénoncé « en colère » Ali Kaya, délégué CGT de l’usine. « Les chiffres de la direction sont flous, fantaisistes même. Elle donne un chiffre global mais elle est incapable de donner la déclinaison » des effectifs « par département. Elle cherche à nous rassurer avec des éléments qui ne sont pas fiables », a-t-il protesté.