Publié le Samedi 11 octobre 2014 à 08h46.

Sephora. Travail de nuit : fin de partie

Le 24 septembre dernier, la Cour de cassation a confirmé l’interdiction faite au magasin Sephora des Champs-Élysées de faire travailler des salariéEs après 21 h. Après deux ans de procédure juridique et un renvoi du Conseil constitutionnel, la santé et la sécurité des travailleurEs et le bien-fondé de l’action des syndicats du CLIC-P sont consacrés.

Cette décision définitive sonne le glas des espérances de la direction qui, pour une fois, se fait fort discrète. « Il y a deux manières de combattre : l’une avec les lois, l’autre avec la force » disait Machiavel. Le Groupe LVMH, propriétaire de l’enseigne, a beau avoir usé des deux, il a perdu devant la justice. Les syndicats opposés au travail de nuit sont majoritaires suite aux dernières élections, y compris sur le magasin, alors qu’une partie des employéEs avaient été instrumentalisés à leur encontre.Bernard Arnault, le patron multimilliardaire propriétaire de LVMH, ne renonce pas, lui, à faire changer la loi, en s’appuyant sur le lobbying déployé par le Medef. Celui-ci veut rebaptiser en « travail du soir » les ouvertures entre 21 h et minuit, car le travail de nuit, comme tout le monde le sait, ne devient nocif pour l’organisme qu’à partir de minuit une... Le peu de cas que LVMH fait de la santé et de la sécurité des travailleurs est patent et ce alors qu’un scandale sanitaire vient d’éclater au Sephora Saint-Lazare : des cas de tuberculose ont été enregistrés, le personnel et le CHSCT n’ayant, eux, pas été informés pendant plusieurs mois.

Vers une mobilisationAlors que Valls s’est déclaré favorable au travail de nuit dans les zones touristiques et Fabius à l’ouverture dominicale des grands magasins parisiens, c’est la mobilisation qui doit faire la différence. Le fait que la quasi-totalité des unions départementales, auditionnées par la municipalité parisienne le 18 septembre dernier, se soient déclarés hostiles à toute extension d’ouverture des commerces, est une bonne nouvelle.Un rassemblement intersyndical organisé devant l’Hôtel de ville le 29 septembre a réuni 200 personnes. Une délégation a été reçue en mairie qui a confessé ses doutes face aux demandes des patrons. Et le 1er octobre dernier, l’assemblée générale du CLIC-P a décidé d’organiser une journée de grève et de manifestation dans le commerce parisien le 14 novembre prochain, tout en reprenant les actions judiciaires, à commencer contre Marionnaud qui ouvre encore sur les Champs-Élysées jusqu’à minuit.

LD