Si les travailleurEs des transports publics étaient en première ligne durant la première vague du Covid, ils et elles le sont encore plus durant la seconde. Contrairement à mars dernier, le confinement ne concerne pas une majorité des salariéEs du pays qui continuent d’aller au boulot, auxquels s’ajoutent les quatre millions d’élèves qui prennent quotidiennement les transports en commun pour se rendre à leurs établissements scolaires.
Autant dire que pendant les heures de pointe, il n’y a toujours pas de distanciation sanitaire possible dans les métros et les bus. Un danger pour les usagerEs, mais également pour les salariéEs qui sont encore une fois les premiers sacrifiés. À la RATP, par exemple, c’est le service minimum pour la protection des machinistes (conducteurEs de bus). Il n’y a toujours pas de nouveau protocole sanitaire à suivre dans le contexte de la nouvelle vague de Covid. Pire encore, les quelques mesures qui avaient été (tardivement) prises pendant le premier confinement, comme l’interdiction de la montée par la porte avant des bus, ne sont toujours pas instaurées.
Une logique de responsabilisation individuelle
Dans de nombreux dépôts, la nébulisation des bus a lieu une seule fois, la nuit, alors qu’ils servent la journée à faire plusieurs services. La désinfection n’a pour le moins pas été renforcée, et les espaces communs (salles de pause, terminus, réfectoires) ne font pas l’objet d’un nettoyage systématique à hauteur des risques d’infection. Enfin, la RATP se dégage de toute responsabilité dans la contamination des agents sous prétexte qu’elle fournit des masques et du gel hydro-alcoolique. C’est la même logique que celle du gouvernement : faire porter la responsabilité aux individus. Rappelons que la sécurité des salariéEs est de la responsabilité entière de l’employeur. Aucune politique de tests ou de traçage n’est appliquée par la direction, qui ne revendiquait qu’une trentaine de cas entre mars et octobre à l’échelle de toute la RATP. Un chiffre démenti par le recensement de certains syndicalistes : 18 cas de Covid la dernière quinzaine d’octobre… sur le seul dépôt de bus de Belliard.
Ce n’est pas aux travailleurEs de payer de leur santé la crise sanitaire et les choix du gouvernement de continuer à les envoyer au charbon, au profit des plus grandes entreprises et au mépris de nombreuses vies humaines. Dans chaque atelier, dans chaque dépôt, les travailleurEs du transport devraient pouvoir s’organiser collectivement afin d’imposer leurs propres règles pour travailler dans des conditions acceptables.