Après les éboueurs de l’Agglo de Tulle en décembre, c’est au tour des agentEs de la ville de montrer que la lutte paye, si elle est unitaire, massive et déterminée.
Ces deux luttes ont en commun d’avoir été unitaires (CGT-Sud), brèves (moins d’une semaine), majoritaires et radicales (piquets de grève). SyndiquéEs et non-syndiquéEs ont participé ensemble aux négociations ; autre point commun, le patron, une majorité PS-PC dirige les deux collectivités.
Augmentations de salaires et titularisation
Chez les éboueurs, c’est le mouvement des retraites qui nous a amenés au dépôt de l’Agglo. Après une matinée de discussion, la revendication salariale s’impose : moins de 1500 euros mensuels pour courir pendant des heures après la benne à partir de 4 heures du matin… Le lien est fait avec les retraites, mais il faut une victoire immédiate. La grève est votée en AG pour 150 euros mensuels uniformes. Elle va immédiatement mobiliser la majorité des ripeurs et chauffeurs.
Le dépôt est bloqué par des militants CGT, Sud et Gilets Jaunes, PC et NPA en soutien. Dès trois heures du matin, nous serons ainsi plusieurs dizaines. Sans section syndicale au départ, les grévistes comprennent que l’organisation est indispensable et plusieurs se syndiquent.
Trois jours plus tard, l’accord est signé : 60 euros nets pour catégories C, 15 euros pour les cadres A et deux titularisations de CDD. Augmentation uniforme inversement proportionnelle aux catégories, c’est plutôt sympathique. Cerise sur le gâteau, l’Agglo qui avait assigné la CGT au tribunal pour le piquet de grève a été condamnée à payer 300 euros au syndicat ; les éboueurs ont demandé que la somme soit versée en solidarité à la caisse de grève des cheminotEs.
Encouragés par la victoire de leurs camarades, les territoriaux de la ville de Tulle se lancent dans la bagarre en février. Les équipes mobilisées sur les retraites appuient le mouvement, préparé depuis des mois par les équipes syndicales. La grève est immédiatement largement majoritaire. En trois jours de blocage, c’est gagné : 60 euros, selon le même principe anti-hiérarchiques que pour les éboueurs, trois postes et 11 titularisations de contractuelEs.
Seule nuance, entretemps, le PS et le PC ont signé pour les municipales. Il faut donc se plier à la solidarité de gestion locale avec le PS, fini le PC au piquet.
Syndicalisme de combat, préparation en amont du mouvement, unité, assemblées générales quotidiennes, aucun compromission avec les patrons de « gauche », autant d’enseignements pour les luttes présentes et futures.