Publié le Dimanche 12 juin 2016 à 10h22.

Travail dominical : Macron n’amuse plus les Galeries

Après l’échec de la négociation d’un premier accord sur le travail dominical aux Galeries Lafayette, la CFTC et la CGC de l’entreprise ont finalement apposé leur paraphe en catimini sur un accord revu à la marge le 20 mai dernier. Mais c’était sans compter le droit d’opposition majoritaire de la CGT, de FO et du SCID...

La validité de cet accord reste cependant suspendue à la décision du tribunal d’instance, saisie par la direction de l’enseigne au sujet de la représentativité du SCID qui s’est désaffilié, en janvier 2016, de la CFDT en raison entre autres de son opposition à l’extension du travail du dimanche issue de la loi Macron. Cerise sur le gâteau, la justice a condamné le 19 mai dernier, après intervention de la CGT, les Galeries pour violation de la réglementation relative au travail de nuit, plus précisément pour avoir laisser des salariéEs travailler à plusieurs reprises après 21 heures le jeudi, jour de nocturne du magasin.

C’est un coup dur pour le ministre, dont on espère qu’il n’aura pas taché son costume en lâchant son café, et qui aurait usé de son influence auprès des dirigeants de la CGC pour rendre possible cette signature. Ce blocage rend d’autant plus amère la signature en mai dernier d’un accord similaire, également par la CGC mais aussi par SUD, au BHV qui fait partie du même groupe.

Loi Macron puissance 10...

Ce dernier accord reste d’ailleurs contesté, en particulier par SUD Commerce, car on peut dire de l’accord en question qu’il est conforme à la loi travail avant l’heure... En effet, il subordonne l’absence de fermeture de magasins pendant les trois ans à venir à la mise entre parenthèses du repos hebdomadaire commun qu’est le dimanche. L’accord est même pire que la loi travail en ce que le rejet exprimé par 52 % du personnel du magasin de Rivoli en novembre 2015 a été méprisé.

La ténacité du CLIC-P est aussi récompensée, intersyndicale qui compte appeler les salariéEs du commerce parisien à faire grève et à défiler dans le cadre de la manifestation nationale contre la loi travail à Paris le 14 juin. De la sorte, le CLIC-P compte bien profiter du climat ambiant pour remettre en avant ses revendications, la loi El Khomri étant le clone puissance 10 de la loi Macron.

LD