Ce vendredi 27 janvier, pour la première fois de leur histoire, les salariéEs des antennes françaises du géant du jeu vidéo Ubisoft répondaient à l’appel à la grève lancé par Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo).
Cette mobilisation est le résultat d’années de colère accumulée des employéEs contre les choix désastreux d’une direction hors-sol, plus intéressée par ses bilans financiers que par la production de jeux vidéo. La dernière goutte : un communiqué du PDG Yves Guillemot dans lequel il demande à ses salariéEs « leur dévotion et leur énergie totale » alors que les résultats financiers de l’entreprise ne sont pas suffisants selon les actionnaires pour l’année en cours.
Ce constat ne pourrait pas être plus hypocrite et rapace quand on sait que l’entreprise cumule 400 millions d’euros de résultats pour la seule période 2022-2023.
« L’attrition naturelle », un système bien rodé chez Ubisoft
Les salariéEs d’Ubisoft craignent l’intensification de logiques déjà en place de manière systémique à Ubisoft. Le terme utilisé par la direction n’est qu’un euphémisme grossier cherchant à dissimuler un plan de licenciement qui ne dit pas son nom. Parmi ces pratiques, on trouve : la multiplication des CDD qui n’évoluent jamais en CDI, l’absence de possibilité d’avancement pour les plus ancienEs qui finissent par quitter d’eux-mêmes leur emploi, la mise au placard des employéEs « de trop », voire des pratiques de harcèlement comme celles dénoncées en 2020.
Ces mesures d’austérité pourraient menacer des milliers d’emplois au sein de la multinationale pour atteindre les résultats espérés de 200 millions d’économie sur deux ans.
La balle est dans le camp des travailleurEs
Comme le suggère le mail envoyé par la direction, la balle est dans le camp des travailleurEs du studio. Ces pratiques de précarisation, d’infantilisation et d’intimidation n’ont que trop duré à Ubisoft et ailleurs. Dans l’industrie culturelle la plus profitable du monde, les travailleurEs doivent pouvoir toucher leur juste part des profits colossaux qui n’existent que grâce à elles et eux. Alors, comme les camarades d’Ubisoft, mobilisons-nous pour réclamer : l’augmentation des salaires et leur indexation sur l’inflation, la semaine de 4 jours et l’interdiction des licenciements. Luttons également pour nos camarades des autres studios à l’international qui soutiennent les mouvements en France mais ne peuvent les imiter à cause de la répression des grèves dans leurs pays.