Le 14 novembre, le TGI de Nanterre a finalement rendu sa décision, suite à l’audience du 3 octobre dernier, en ce qui concerne la poursuite de la relation contractuelle du personnel de Vélib’ avec le nouvel exploitant : l’action des syndicats, du CE et du CHSCT est jugée irrecevable et les 267 salariéEs restants sont invités à saisir individuellement les prud’hommes !
Dès l’annonce du délibéré, les travailleurEs, loin de baisser les bras et soutenus par une intersyndicale CGT-SUD sans faille, ont déclenché la grève qui est totale et entame, au moment où ces lignes sont publiées, son septième jour. Résultat : plus aucun véhicule ne sort des entrepôts de Bauchat, de Cachan et de Saint-Denis, le démontage des stations est lui au point mort et le centre d’appel muet ; le réseau des Vélib’ est tout simplement à l’agonie.
Face à cette mobilisation record, Decaux, leur actuel employeur, a flanché le premier en se résolvant à ouvrir un PSE plutôt que de poursuivre plus longtemps la partie de poker menteur à laquelle il se livre, sur le dos du personnel, avec le repreneur, censé prendre les rênes du service le 1er janvier prochain.
Une réunion quadripartite ou rien
Le 17 novembre, c’était au tour de la direction de Smovengo, le nouvel exploitant, d’être secouée après avoir été débusquée par une quarantaine de grévistes au siège d’Indigo, le principal actionnaire, situé à La Défense. La promesse de reprise du personnel, annonée sur tous les tons, a été battue en brèche après que les syndicalistes, qui ont martelé leur refus d’être embauchés à des conditions salariales équivalentes mais pas identiques, ont produit à leurs interlocuteurs une dizaine de fins de non-recevoir suite à des candidatures qu’ils avaient envoyées par mail.
Le lundi 20 novembre, après s’être rassemblés devant l’Hôtel de ville au moment où s’ouvrait le Conseil de Paris, et en réponse à la promesse d’un énième rendez-vous avec l’adjoint aux transports, les 70 salariéEs présents sont partis occuper la mairie du 12e dont la maire, Mme Catherine Barrati-Elbaz, vient d’être nommée à la tête du syndicat mixte Autolib’-Vélib’.
À six semaines de l’échéance, ils exigent qu’elle convoque une réunion avec l’ensemble des parties dans ce qu’il faut bien désormais appeler, par manque de courage politique en premier lieu, le naufrage Vélib’ dont Anne Hidalgo, pourtant capitaine du bateau, se tient sciemment à l’écart. L’objectif du personnel est simple : le maintien de tous les emplois chez Vélib’ aux conditions actuelles et, pour cela, il se mobilisera… tant qu’il le faudra !
LD