Lundi 18 novembre, Philippe Poutou était à Vencorex en Isère pour soutenir les salariéEs en grève depuis plusieurs semaines. Après le placement en redressement judiciaire, un seul repreneur s’est présenté qui ne reprendrait que 25 des plus de 450 salariéEs de l’entreprise.
En réalité, ce sont plusieurs milliers d’emplois qui sont menacés. En effet, Vencorex assure l’approvisionnement d’autres entreprises de la plateforme chimique de Pont-de-Claix et de Jarrie ainsi que des services divers. Ce sont donc d’autres usines qui sont menacées de fermetures, au moins partielles. Et les emplois induits sont menacés. Les éluEs syndicaux de l’entreprise avaient alerté depuis plusieurs années sur les choix de gestion qui ont conduit à ce plan de licenciements.
Auto-organisation
Aujourd’hui, les salariéEs sont en grève et présentEs jour et nuit devant l’entrée de l’usine. Ce sont elles/eux qui assurent la sécurité du site. Elles et ils démontrent encore une fois la responsabilité dont font preuve les travailleurEs dans la gestion des outils de production y compris les plus dangereux, contrairement aux patrons pour lesquels la sécurité des salariéEs et des riverains vient après leurs profits !
La cantine est auto-organisée pour assurer des dizaines de repas plusieurs fois par jour. Les journalistes, les soutiens, les personnalités syndicales (comme Sophie Binet) et politiques sont accueillies pour débattre et donner de la visibilité à la lutte.
La fermeture de Vencorex n’arrêtera pas la pollution… au contraire
La plateforme chimique est malheureusement connue pour être l’une des sources de pollution majeure des nappes phréatiques de la région grenobloise. La question de la protection de la santé des salariéEs, des habitantEs et de la nature est donc posée. Mais licencier les salariéEs de Vencorex ne résoudra pas ces problèmes, au contraire. En effet, la fermeture de l’usine va conduire les autres entreprises à s’approvisionner, notamment pour des produits chimiques dangereux, par train ou par camion jusqu’en Pologne au lieu de tuyaux sécurisés de quelques kilomètres. De plus, le plan de prévention qui concerne toute cette zone industrielle à haut risque serait mis à mal par le départ de Vencorex.
Construire un large soutien aux travailleurEs en lutte
À Vencorex comme à Michelin, la question de la dangerosité et de l’utilité de la production ne peut être ignorée. C’est aux salariéEs et à la population de décider et d’imposer des choix qui respectent nos vies et la planète. Les fermetures d’usines, les suppressions d’emplois ne bénéficient qu’aux actionnaires qui empochent les dividendes, abandonnent les sites pollués et précipitent des milliers de personnes dans la précarité et la pauvreté. Philippe Poutou et les militantEs du NPA38 ont apporté tout leur soutien à la lutte des salariéEs de Vencorex. Nous espérons que la venue de notre porte-parole, relayée par les médias locaux, donnera un peu de visibilité à ce combat. Par ailleurs, localement comme nationalement, nous souhaitons qu’un large arc de forces du champ social et politique se constitue pour soutenir les travailleurEs concernéEs par ces catastrophes sociales. Nous avons le devoir d’avancer des réponses politiques unitaires face aux licenciements, pour que les salariéEs reprennent la main face aux attaques du patronat et du gouvernement.
CorrespondantEs