Ce 8 mars se place dans un contexte global de luttes à l’échelle internationale que ce soit au Chili, en Algérie, en France… Il porte des aspirations économiques et sociales très fortes et l’exigence de mettre fin à toutes les violences sexistes et sexuelles. 1 million de personnes à Santiago du Chili, 60 000 à Paris, 10 000 à Toulouse, des manifestations dans de nombreuses villes… et demain, lundi 9 mars, une grève qui s’annonce historique au Mexique notamment en réponse aux féminicides.
En France, la mobilisation des Gilets jaunes l’année dernière et celle contre la réforme des retraites cette année ont mis sur le devant de la scène la situation des femmes : précaires, sous payées, surexploitées, pauvres et en galère qu’elles soient jeunes ou à l’âge de la retraite. Les revendications d’égalité de salaire et de carrière mais surtout celle du retrait de la réforme, étaient très présentent dans les manifestations, portées notamment par les militantes syndicales.
Les mobilisations sont plus inclusives aussi : femmes voilées, minorisées de genre… chacunE peut trouver sa place dans ce mouvement en construction, avec ses revendications propres et la conscience d’une lutte commune. La solidarité internationale s’exprime d’ailleurs fortement que ce soit dans les slogans en solidarité avec les femmes de Palestine, du Rojava, d’Amérique Latine… ou par la reprise des chorégraphies des unes et des autres, notamment « el violador ères tu » ou « à cause de macron ».
Mais c’est surtout la question des violences qui donne un nouveau souffle aux mobilisations. Le César de polanski, le départ d’Adèle Haenel et la tribune de Virginie Despentes, ont inspiré nombre de pancartes et slogans : on se lève, on se barre, on lutte, on vous emmerde… Ce mouvement international contre les violences est jeune, radical, déterminé et puissant. Il remet profondément en cause l’ordre capitaliste et patriarcal, il fait trembler la société dans son ensemble.
D’ailleurs, le pouvoir ne s’y trompe pas. Que ce soit la répression insupportable des femmes mobilisées au Chili, les féminicides au Mexique ou les gazages et matraquage des manifs de nuits avant hier, 7 mars en France, les États sont clairement du côté des oppresseurs, complices et auteurs des violences faites aux femmes et aux minoriséEs de genre.
Mais il en faudra davantage pour arrêter la vague féministe qui monte surtout si elle se lie au mouvement social comme elle semble le faire partout dans le monde. Et nous sommes fortes, parce que le monde ne peut pas tourner sans nous, ni la production marchande ni la reproduction de la force de travail. Si nous arrêtons touEs, plus rien ne fonctionne ! notre arme c’est la grève et nous la construirons avec force et détermination jusqu’à débarrasser le monde de toutes les formes d’exploitation et d’oppression.