Journée de lutte internationale pour les droits des femmes, le 8 mars est le témoin de l’ampleur du mouvement féministe en France comme dans le reste du monde.
En Argentine, en Uruguay et au Mexique, des dizaines de milliers de femmes ont manifesté contre les violences, les viols et les féminicides proclamant : « C’est évitable si la violence est arrêtée à temps ». C’est aussi le cas en Grèce où le mouvement MeToo s’est ancré profondément : des milliers de femmes ont manifesté à Athènes contre les violences sexistes et sexuelles. Au Pakistan, des milliers se sont également rassemblées et ont protesté contre les violences malgré les tentatives d’annulation des manifestations par les autorités. Au Cameroun, les femmes ont défilé dans les rues pour revendiquer leur autonomie financière, l’accès à l’emploi et dénoncer les violences qu’elles subissent.
Au Chili, des dizaines de milliers de femmes se sont rassemblées pour réclamer le droit à l’avortement dans un pays où on estime qu’il y aurait entre 60 000 et 200 000 avortements clandestins par an. Le nouveau président élu Gabriel Boric se positionnant en faveur de la légalisation de l’avortement. En Colombie, c’est pour célébrer leur récente victoire sur la dépénalisation de l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse que les manifestantes se sont réunies par milliers à Bogota !
À Istanbul, la marche de nuit féministe à laquelle plusieurs centaines de femmes participaient a été violemment réprimée par la police à de coups de gaz lacrymogène et de violences physiques. Au Kurdistan des milliers de femmes kurdes ont célébré le 8 mars dans des dizaines de villes.
À Madrid, plusieurs milliers de femmes ont marché avec des mots d’ordre contre le machisme, le fascisme et les LGBTIphobies. En France nous étions 35 000 à Paris, et plusieurs milliers à Toulouse, Grenoble, Marseille… pour réclamer l’égalité salariale, et la fin des violences. C’est une vraie réussite pour cette journée qui avait été appelée autant par les organisations féministes que par les syndicats autour de la question de la grève des femmes. Cela nous ouvre des perspectives enthousiasmantes pour la suite en matière de construction du mouvement féministe.
Solidarité avec les femmes du monde entier !
Partout, les femmes se mobilisent. Le 8 mars est toujours l’occasion d’expérimenter, dans la rue, la solidarité internationale. Nous nous découvrons des milliers. Nos mots d’ordre se rejoignent et portent bien souvent les mêmes questions : la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l’accès à l’avortement, l’égalité salariale, l’accès à l’emploi. Cette année a en plus été marquée par a solidarité avec les femmes ukrainiennes et contre la guerre, mais aussi par la solidarité avec toutes celles qui ne peuvent pas manifester et qui sont réduites au silence comme en Afghanistan où les militantes féministes vivent dans la crainte d’être arrêtées.
Le 8 mars nous le démontre encore une fois : nous sommes fortes, nous sommes nombreuses, nous sommes internationalistes et féministes et fières. Nous devons maintenant nous coordonner et étendre notre mouvement pour obtenir la fin de l’oppression patriarcale. Pour cela nous devrons aussi réussi à aller jusqu’au bout de certains débats et à nous unir. En France, les manifs du 8 mars ont aussi été le lieu d’insultes contre les personnes trans, alors que les dominées ont au contraire besoin de s’unir contre le patriarcat. Nous devrons nous battre contre la transphobie dans nos luttes féministes. Des violences ont aussi eu lieu contre des militantes abolitionnistes à Paris ou à Toulouse. Nos divergences sur la prostitution ne doivent pas nous empêcher de manifester ensemble pour les droits des femmes. Il est maintenant nécessaire d’avancer ensemble et unies contre le patriarcat.