Publié le Vendredi 12 juin 2020 à 19h02.

Appel féministe à Grenoble pour le 16 juin : «Nos revendications féministes sont plus que jamais d’actualité»

Pendant toute la période du confinement, ce sont elles qui ont assuré les fonctions essentielles de la société : infirmières (87 % de femmes) et aides-soignantes (91 % de femmes), aides à domicile et aides ménagères (97 % de femmes), agentes d’entretien (73 % de femmes), caissières et vendeuses (76 % de femmes), enseignantes (71 % de femmes), AESH, ATSEM…  Dans ces métiers, il s’agit d’éduquer, soigner, assister, nettoyer, conseiller, écouter, coordonner… bref, de faire appel à des compétences présumées « naturelles » quand on est femme… Ces « métiers de femmes » souffrent d’une dévalorisation qui explique en partie les 26 % d’écart de salaires moyen entre les femmes et les hommes. Certains de ces postes sont d'autant plus dévalorisés du fait d'être souvent occupés  par des femmes racisées. En France, le salaire des infirmières est l’un des plus bas de tous les pays européens : inférieur de 9 % au salaire moyen français, alors qu’en Allemagne une infirmière gagne 10 % de plus que le salaire moyen allemand, ou en Espagne, 28 % de plus.

En parallèle, les diplômes des métiers de service ne sont toujours pas valorisés comme ceux des secteurs techniques et industriels. Ou encore, les compétences relationnelles ne sont que très rarement considérées comme des compétences techniques et complexes. Elles sont assimilées à des qualités personnelles, ce qui nie les connaissances et l’expérience professionnelles pourtant indispensables. Les responsabilités auprès de personnes malades et fragilisées ont bien souvent une moindre reconnaissance que les responsabilités budgétaires ou financières.  Soutenir – physiquement et psychiquement – un·e patient·e en fin de vie, apporter des soins à domicile sans équipements professionnels, ou encore passer des milliers d’articles par heure à une caisse - tout en maintenant un sourire commercial - représentent des formes de pénibilité et de charge physique ou nerveuse, non reconnues pour ces emplois, et pourtant aujourd’hui si médiatisées !  Après le confinement, nous sommes toujours là, féministes et en colère ! • Nous voulons l’égalité salariale entre hommes et femmes• Nous voulons la revalorisation des métiers à prédominance féminine.• Nous voulons une réduction massive du temps de travail pour faire face à la pénibilité du travail et partager le travail entre toutes et tous.• Nous voulons des services publics gratuits et de qualité, prenant en charge la petite enfance, la prise en compte de la dépendance, la restauration, le nettoyage.  • Nous voulons l'embauche, la titularisation massive de personnels hospitaliers et de travailleur·se·s sociaux·ales ainsi que la réouverture des hôpitaux, des maternités, des centres IVG, des services et des lits supprimés.• Nous voulons un budget et des mesures conséquentes pour lutter contre toutes les violences sexuelles et sexistes (financement des associations, logements…)• Nous voulons des politiques d’éducation au genre et à la sexualité, essentielles à la construction d’une société égalitaire pour déconstruire les rapports de domination.• Nous voulons l’abrogation définitive de la réforme des retraites et de celle de l’assurance chômage dont les conséquences sur les pensions et les indemnités seront encore plus dramatiques pour les femmes. Pour toutes ces raisons, nous appelons à soutenir et à rejoindre les mobilisations des soignant-e-s  Mardi 16 juin10h30 rassemblement devant l’ARS (cité administrative de Grenoble) à l’appel de la CGT suivi d’un pique-nique place de Verdun14h30 manifestation au départ du CHU de La Tronche à l’appel du collectif inter-urgences et du collectif inter-hôpitaux, de syndicats et d’associations. Premiers signataires (à valider) : Planning Familial, Noustoustes38, NPA…