Publié le Mercredi 8 décembre 2021 à 09h58.

Le masculinisme tue

Le 6 décembre 1989, l’École polytechnique de Montréal connaît l’attaque en milieu scolaire la plus meurtrière de l’histoire du Québec. Ce jour-là, Marc Lépine assassine 14 femmes, étudiantes et travailleuses de l’école polytechnique. Elles s’appelaient Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Klucznik-Widajewicz, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault et Annie Turcotte. Elles avaient entre 20 et 31 ans. Leur tort ? Être des femmes, étudier, vouloir vivre simplement leur vie. Elles sont assassinées sous les cris de leur assaillant, « Vous êtes des féministes, je hais les féministes ! », expliquant que des femmes n’ont rien à faire à Polytechnique. Il laisse derrière lui, après son suicide, une lettre aux propos masculinistes, haineux des femmes. Il y écrit : « Les féministes ont toujours eu le don de me faire rager. Elles veulent conserver les avantages des femmes […] tout en accaparant ceux des hommes ».

Si ce discours vous semble malheureusement familier c’est qu’il est le fond de toutes les attaques réactionnaires et masculinistes contre les femmes. On le retrouve par exemple dans les unes de Valeurs actuelles (« Comment les féministes sont devenues folles », « La menace féministe ») et dans les propos d’Éric Zemmour : « La virilité va de pair avec la violence, […] l’homme est un prédateur sexuel » ; « Les femmes n’expriment pas le pouvoir, elles ne l’incarnent pas ». On le retrouve chez tous ceux qui mènent cette guerre contre l’égalité et contre les femmes, qui attaquent nos droits et justifient les violences faites aux femmes, ceux qui voudraient nous enfermer à la maison et nous cogner dessus. Les groupes les plus extrêmes, fascistes et masculinistes comme les « incels », voudraient ériger Marc Lépine en héros.

Nous ne nous laisserons pas faire, nous n’oublierons pas les victimes de l’École polytechnique ni aucune autre victime de violences sexistes et sexuelles.