Les violences sexistes se retrouvent dans toutes les sphères de la société et dans l’ensemble des classes et groupes sociaux.
Dans la rue, dans les transports en commun, dans le cadre de la famille, dans le cadre du couple hétérosexuel (35 % des violences sexuelles) et bien sûr dans le cadre du travail, ces violences sont loin d’être le fait d’individus isolés mais bien un fait de société. Elles sont intrinsèquement liées au système patriarcal.
Ces violences sont très rarement condamnées (seulement 2 % des viols), et peuvent être meurtrières : en 2016, 123 femmes sont mortes, en France, sous les coups de leur conjoint.
Ces dernières semaines les femmes se sont mises à parler, démontrant avec force que les violences sont bien structurelles dans notre société. Celles qui les ont subies (à des degrés divers) représentent une très large majorité, pour ne pas dire 100 % des femmes.
Il ne suffira pas de quelques réformes pour améliorer la condition des femmes. Il nous faut construire un réel rapport de forces et, au-delà, imposer un véritable changement de société. Il nous faudra abattre le patriarcat.
Mais dire cela, ce n’est pas penser qu’en attendant il ne faudrait rien faire. Les violences sexistes ne sont pas une fatalité ! Il est possible de gagner des droits sur les questions des violences, mais sans accorder aucune confiance à Macron et son gouvernement, qui par exemple détricotent le droit du travail, aggravant la condition des travailleuses.
Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces, sur nos luttes pour gagner un service public d’hébergement, un budget pour les associations féministes et pour une éducation non sexiste tout au long de la scolarité, pour refuser la suppression des CHSCT dans les entreprises.
Il est possible de faire émerger un mouvement féministe de masse qui nous permette de gagner des droits. Ces dernières années, malgré l’aggravation de la condition des femmes partout dans le monde, des mouvements de masse se sont construits, comme en Argentine ou en Italie. Le 25 novembre, Journée internationale contre les violences faites aux femmes, ne doit pas être une journée traditionnelle de plus à cocher dans le calendrier, mais le point de départ d’un mouvement massif et auto-organisé en capacité de renverser la vapeur !
Mimosa Effe