Vendredi 7 juillet a été publié un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) : « Santé et accès aux soins : une urgence pour les femmes en situation de précarité ». La situation des femmes précaires est jugée très alarmante tant sur les troubles anxieux (détresse psychologique, épisodes dépressifs) que sur le suivi cancérogène et gynécologique (« plus une femme est pauvre, moins elle participe aux dépistages »). Les inégalités marquent aussi les statistiques sur l’exposition aux attitudes sexistes et aux violences conjugales. Les femmes représentent 64 % des personnes ayant reporté ou renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois...
Pour ce qui est des femmes en emploi, le rapport rappelle que « les femmes constituent aujourd’hui la majorité des personnes en situation de précarité » : ainsi, elles représentent 70 % des travailleurEs pauvres et occupent 82 % des emplois à temps partiel. « Depuis quinze ans, les maladies professionnelles, les accidents de travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité ». Entre 2000 et 2015, les maladies professionnelles reconnues ont enregistré une hausse de 155 % chez les femmes. Les catégories les plus soumises à la précarité, les employées et ouvrières, sont de loin les plus concernées par les troubles musculo-squelettiques (TMS). La mortalité prématurée liée à des maladies cérébro-cardiovasculaires chez les ouvrières est en moyenne trois fois supérieure à celle des cadres et professions intermédiaires.
Tout se combine négativement pour peser sur la santé et rendre plus difficile l’accès aux soins des femmes précaires : les conditions de travail et d’emploi, le facteur financier et les difficultés de relation avec les médecins.
Pour combattre ces « inégalités sociales et sexuées », le HCE a émis une liste de 21 recommandations à l’attention des pouvoirs publics. Ce rapport, qui traite de questions essentielles, n’aura sans doute d’autre suite que des bonnes paroles car, comme les gouvernements précédents, l’expansion de la précarité est de fait un des axes de la politique de ce pouvoir.