Publié le Jeudi 15 juillet 2021 à 12h00.

Une balade féministe dans Alençon pour rebaptiser les rues

L’histoire se lit aussi sur les noms de rues, les murs et les monuments des villes. C’est ce qui fait mémoire et patrimoine. Et force est de constater que les femmes sont très largement absentes de ce récit à ciel ouvert.

Combien de noms de rue de femmes dans votre ville ? Sûrement guère plus qu’à Alençon… 3 % de noms de femmes contre 49 % d’hommes. Pour 26 écrivains, une seule autrice, George Sand. Les Christine de Pisan, Marguerite Yourcenar, Simone de Beauvoir, elles ont existé ! Chaque individu, homme ou femme, se construit aussi par des mécanismes symboliques. Il y a donc un enjeu à redonner leur place aux femmes dans l’espace public.

Joséphine Baker, Virginie Despentes, Angélique du Coudray…

Le collectif droits des femmes a donc décidé d’appeler à une balade féministe pour redonner leur place aux femmes dans l’espace public. Une trentaine de personnes, dont un bon groupe de lycéennes, se sont retrouvées pour une déambulation dans les rues du centre-ville, en musique sur une playlist féministe.

Au cours de quelques arrêts, des rues ont été rebaptisées, des militantes du collectif expliquant pourquoi elles avaient choisi ces femmes : Joséphine Baker, chanteuse, résistante et militante antiraciste, ou Gisèle Halimi, militante féministe, anticolonialiste...

Dans son intervention, Marie déclarait avoir lu Virginie Despentes à 30 ans, et que rien n’a plus jamais été pareil : « King Kong Théorie a été un uppercut, un crochet du gauche comme on en fait peu : c’était l’irruption du féminisme dans ma vie, et dans celle de nombreuses femmes de ma génération. Despentes y parlait du viol, de la prostitution, et de la nécessité de dynamiter la patriarcat. »

Devant l’hôpital, Noémy a parlé d’Angélique du Coudray qui a été la première sage-femme à enseigner l’art des accouchements, rappelant comment, aujourd’hui encore, les douleurs des femmes sont minimisées, voire niées.

Les prochaines journées du Matrimoine seront encore l’occasion de faire connaître toutes ces femmes et d’autres qui se sont illustrées, pour que les modèles d’identification proposés représentent aussi la moitié de l’humanité que sont les femmes !