Publié le Mardi 22 juin 2021 à 07h58.

19J: des milliers de personnes descendent dans la rue à Recife contre Bolsonaro et la répression policière

La mobilisation de ce samedi 19 juin, à Recife, a montré la force du mouvement Fora Bolsonaro (Dehors Bolsonaro). Malgré une pluie battante, des milliers de personnes sont à nouveau descendues dans la rue, en nombre bien plus important que le 29 mai. Les estimations varient de 10 000 à 15 000 personnes dans les rues. Mais il est certain que la manifestation de ce samedi 19 juin était deux fois plus importante que la précédente, en occupant le quartier de Boa Vista. Les manifestant·e·s sont déterminés à mettre Bolsonaro dehors et à exiger la vie, le pain, les vaccins et l’éducation!

L’indignation suscitée par la répression absurde contre les manifestant·e·s après la manifestation du 29 mai et la solidarité avec les deux personnes qui ont perdu un œil – Daniel et Jonatan – après avoir été touchées par des balles en caoutchouc tirées à bout portant – ont contribué à l’ampleur de la mobilisation. La révolte et la solidarité sont descendues dans la rue !

Cette fois-ci, il n’y a pas eu de chasse aux manifestant·e·s et la manifestation s’est déroulée dans le calme, les participant·e·s ayant pu marcher du lieu rassemblement jusqu’à la fin et remonter le pont Duarte Coelho, sans mettre leurs yeux et leur vue en danger. Le dispositif policier réuni par le gouvernement PSB (Parti socialiste brésilien) n’a même pas approché la moitié du nombre utilisé en mai. Le gouvernement de l’Etat (du Pernambouc) – qui jusqu’à présent n’a pas révélé d’où venait l’ordre – a directement accompagné l’action de la police, y compris avec la présence du secrétaire à la Sécurité qui observait la manifestation.

Cela n’a été possible que suite au retentissement national qu’a eu la répression. Et ceci grâce à la pression des mouvements sociaux, des parlementaires et à l’action de la presse indépendante, comme l’agence Marco Zero, qui a diffusé, sous tous les angles possibles, des images de l’intervention de la police. Malgré tout, des avocats populaires bénévoles accompagnaient la manifestation pour parer à toute éventualité.

La force du mouvement était telle qu’elle a contraint Bolsonaro à se retirer d’une «Parade de la mort» qui devait avoir lieu ce dimanche 20 juin dans la capitale du Pernambouc (Recife). Elle a été annulée. La «parade de la mort» serait un manque total de respect pour toutes les victimes du Covid-19 et leurs familles, comme Dona Eulália, 90 ans, qui était présente à l’acte avec une affiche avec la photo de sa fille, l’une des 500 000 victimes du virus et du gouvernement génocidaire.

Un grandiose 19J

[…] la manifestation a compté avec la participation de toute la gauche et des mouvements sociaux. Les militants des partis PSOL, PCB, PT, PCO et PSTU ont défilé avec leurs drapeaux. Le PSOL avait une colonne organisée, avec des bannières et des drapeaux. Des parlementaires de gauche étaient également présents, en plus des centrales syndicales CUT, CSP et Intersindical, et de plusieurs collectifs de jeunes, antiracistes et de femmes, comme Résistance féministe, MTST (Mouvement des travailleurs sans toit), MST (Mouvement des sans-terre), Mouvement des sans-toit de Recife), des syndicats de chauffeurs de bus, d’enseignants et de fonctionnaires.

Recife, Pernambuco et le Brésil sont sur la bonne voie et suivent la voie pour mettre fin au gouvernement Bolsonaro et arrêter le fascisme: l’unité politique maximale des travailleurs et de leurs organisations.

Traduction rédaction A l’Encontre