Mardi la police a agressé un millier de mineurs grévistes d’Amplats, numéro un mondial du platine. Ces mineurs refusent l’accord signé entre la direction et le NUM après plus de six semaines de grève. La direction acceptait de réembaucher 12 000 ouvriers licenciés pour grève sauvage et avait fixé à ce mardi matin la date limite de reprise du travail, en offrant une prime unique de 2 000 rands (178 euros) à ceux qui pointeraient.
« Les ouvriers sont prêts à reprendre le travail si la direction met quelque chose sur la table », disent les grévistes, « on a fait six semaines de grève, ce n’est pas pour revenir au travail les mains vides ».
La lutte des mineurs continue au prix de nombreux morts, une soixantaine en deux mois et demi, dont 34 mineurs abattus par la police le 16 août à Marikana.
« L’Afrique du Sud est un pays au travail », a lancé lundi le chef de l’État, Jacob Zuma, devant la presse pour tenter de masquer la crise sociale et politique qui déchire le pays. L’industrie minière et les activités dérivées représentent presque 20 % du PIB sud-africain et le pouvoir veut rassurer les investisseurs et gros actionnaires soucieux de voir se perpétuer la surexploitation des travailleurs noirs.
Mais le mouvement engagé cet été ne pourra s’arrêter avec comme seul gain des balles et une poignée de Rands.